Une conférence de Bertran Chaudet pour le cycle de formation Pastorale Nouvelles Croyances et Dérives Sectaires 72. Voir la page de Bertran Chaudet http://charismata.free.fr/?page_id=5237  Voir le site de la Pastorale http://pncds72.free.fr

Dans la mythologie grecque, Gaïa, ou Gê «Terre », est une déesse primordiale identifiée à la Déesse mère ou Terre-Mère, la terra mater des Romains. Elle dispense la nourriture et la vie aux hommes. Il est très curieux que le pape François utilise ce vocable à de nombreuses reprises, alors qu’il a une consonance habituellement réservée aux traditions dites primordiales, aux initiés de diverses obédiences, ainsi qu’à des écologistes de la mouvance New Age. Dans son encyclique Laudate si, François préfère utiliser plus prudemment le vocable de maison commune.

Gaïa est l’ancêtre maternelle des races divines, mais enfante aussi de nombreuses créatures, les grands serpents et les monstrueux reptiles. Elle apparaît comme une divinité chtonienne, puissance infernale, que l’on invoquait et à laquelle on sacrifiait des victimes de couleur claire. Le culte de Gaïa est toujours associé à celui du Serpent.

Gaïa est la gardienne du pouvoir divin : c’est elle qui provoque la rébellion de son fils Cronos contre son père Ouranos qui représente le ciel et celle de son petit-fils Zeus contre Cronos. Elle dresse aussi ses fils monstrueux, les Géants et Typhon, contre Zeus. De cette façon, les Grecs ont voulu représenter les deux aspects de la nature : capable de créer la beauté harmonieuse, mais également capable de faire resurgir le chaos originel. (D’après l’article Gaïa sur wikipedia.)

Gaïa est donc une divinité, un être suprême, l’essence même de l’âme universelle. Elle est présente sous une forme ou une autre, dans toutes les conceptions initiatiques, les rites secrets magiques, résurgences des mystères égyptiens et grecs, des cultes orphiques et de ceux voués à Mithra où les initiés pensaient devenir Dieu. Le rôle du serpent y est essentiel. Les rites d’initiation des mystères d’Eleusis tournent autour du serpent comme ceux de Delphes associé au culte du Python, le familier de Gaïa, la Terre Mère. En Inde, c’est le « Naga » le serpent qui est la personnification des énergies profondes de la Terre. Gaïa est aussi la divinité qui pouvait prédire l’avenir. Gaïa correspond à Aya, la déesse-mère babylonienne associée au soleil levant et à l’amour sexuel.

Dans la spiritualité New Age, elle est la divinité de la Terre Mère.

Nous retrouvons ces conceptions dualistes dans le yin et le yang qui postulent que tout a deux faces ou deux pôles perpétuellement en mouvement. Cette vision du monde est la base fondamentale des films Star Wars comme également de nombreuses productions cinématographiques ou de roman fantaisy. Nous sommes là au cœur de la mythologie, de la gnose et des courants initiatiques qui ont traversé l’histoire après maints remaniements et qui reviennent toujours à ces sources.

Dans la tradition gnostique, la Terre-Mère est formée de l’Éon Achamoth (ou Sophia-Terrestre, la sagesse), rejetée du Plérôme où l’engendra à elle seule l’Éon Sophia du Dodécade.

Saint Irénée luttera avec une grande vigueur dans sa vie contre ces traditions initiatiques et dans son œuvre Contre les hérésies, où il parle des éons et du plérôme pour en dénoncer les mensonges et l’incompatibilité avec la foi chrétienne. Voici une ligne de son introduction, qu’il faudrait citer en entier, pleine de délicatesse d’humilité, mais aussi de détermination : « De façon spécieuse, par l’art des discours, ils attirent d’abord les simples à la manie des recherches; après quoi, sans plus se soucier de vraisemblance, ils perdent ces malheureux, en inculquant des pensées blasphématoires et impies à l’endroit de leur Créateur à des gens incapables de discerner le faux du vrai. » Dans la préface de ce livre, le Cardinal Albert Decourtray archevêque de Lyon écrivit : «… en luttant contre le gnosticisme le deuxième évêque de Lyon a combattu, il y a exactement dix-huit siècles, la déviance la plus redoutable que rencontre aujourd’hui la foi chrétienne, du moins en Occident. »

Les Pères de l’Église n’ont pas cessé de préciser que la Foi en un Dieu Créateur de l’univers, en Jésus-Christ mort et ressuscité, vrai Dieu et vrai homme, s’inscrivait de manière radicalement différente et nouvelle face à tous ces courants gnostiques.

Dans l’évangile apocryphe et gnostique de saint Thomas, Dieu se trouve en toute chose : « Fends le bois, je suis là, soulève la pierre et tu m’y trouveras… » Ou encore : « Il est en chaque pierre… au centre de la terre, au fond des océans, il fait germer les graines, dirige les ruisseaux,…» Marylin Fergusson grande prêtresse du Nouvel Age aura les mêmes accents en voyant une petite fille boire un verre de lait : «  Tout à coup, je vis qu’elle était Dieu et que le lait était Dieu. Ce qu’elle faisait était simplement de verser Dieu en Dieu.[1] »

À ces gnostiques saint Augustin répondait : « J’ai cherché mon Dieu dans tous les corps, sur la terre et dans les cieux et je ne l’y trouve pas. J’ai cherché sa substance dans mon âme et ne l’y trouve pas non plus et il ne me reste rien à toucher si ce n’est Dieu lui-même. »

Le transcendantalisme.

Thoreau et Emerson, dans le prolongement des idées de Rousseau avec la raison en moins, sont eux aussi dans ce courant. Pour eux « la vraie religion est dans le cœur et n’est liée à aucune forme et à aucune langue.» Ils s’intéressaient au somnambulisme (hypnose), aux oracles, à la médiumnité. Ils sont devenus les maîtres à penser de la jeunesse américaine des années 1960-1970, puis des courants New-Age. Emerson (1803-1882) fils de pasteur et pasteur lui-même en est une figure emblématique. Il rejeta toute contrainte doctrinale pour rechercher intuitivement l’union avec le divin dans les énergies de la nature. En 1938, il fonda le Transcendantal Club of Boston, d’où vient le mouvement appelé transcendantalisme américain. Pour Emerson : « Le monde est le produit d’une volonté unique, d’un esprit unique, et cet esprit est actif partout, dans chaque rayon de l’étoile, dans chaque ride de l’étang. [2]»

Emerson fut lui-même influencé par Swedenborg (1688-1772) scientifique, théologien et philosophe suédois. Swedenborg s’inscrit dans le courant de la théosophie, il est très en vogue chez les occultistes et autres initiés.

À l’âge de cinquante-six ans, il déclare être entré dans une phase spirituelle de sa vie. Il a des rêves et des visions mystiques dans lesquels il discute avec des anges et des esprits, voire avec Dieu et Jésus-Christ, et visite le Paradis et l’Enfer. Toute sa théorie repose sur le principe des correspondances entre le monde spirituel et le monde matériel — une théorie qui intéressera Baudelaire, dont un poème s’intitule précisément « Correspondances » dans Les Fleurs du mal.

Pour Balzac : « Swedenborg résume toutes les religions, ou plutôt la seule religion de l’Humanité ». Il contribue donc à le faire connaître, notamment par son roman autobiographique Louis Lambert et par Séraphîta, dans lequel le pasteur Becker fait l’éloge du mystique suédois.

Paul Valéry signe la préface de la traduction française de la biographie intitulée Swedenborg par Martin Lamm, éditée par Stock en 1936.

William Blake s’est également intéressé à son œuvre, ainsi que Arthur Conan Doyle, Carl Jung, Czesław Miłosz, et Jorge Luis Borges.

William Blake (1757-1827) se fait le chantre de cette inversion totale de la Révélation chrétienne dans son poème mariage du Ciel et de l’Enfer.

« Lorsque Satan banda la première fois son arc, délivra les hommes du mythe du péché originel inventé par d’hypocrites moralisateurs, par les faibles. Cherchant à asservir les forts par la ruse. »

 

Et dans son poème « L’Évangile éternel », il déclame : « Tu es homme, Dieu n’est pas plus.                                                                                                                        Apprends à adorer ta propre divinité. »

Le poète anglais Milton ne fera que reprendre cette thématique en glorifiant Satan, dans le Paradis perdu.

Selon ces conceptions, dans l’univers Gaïa, le bien et le mal sont des notions qu’il convient de dépasser. Gaïa étant une force cosmique englobant tout. Le mal que nous rencontrons n’est que le fruit d’un équilibre spirituel qui n’est pas arrivé encore à maturité. Une pleine conscience, comme nous y invite la méditation qui porte ce nom, permettrait d’échapper à l’illusion, l’erreur, l’ignorance[3]. Le mal qui ne serait que la résultante de forces « dont la seule particularité est d’avoir été employées à mauvais escient ou de ne pas avoir été adaptés aux besoins de l’évolution.[4]»

Star Wars

Dans l’univers de Star Wars, le noir est l’envers du bien, la face cachée de la force « car il y a du mal dans le bien et du bien dans le mal, comme il y a du yin dans le yang et du yang dans le yin. [5]». Star Wars, la guerre des étoiles, phénomène cinématographique sans précédent n’a d’autre principe fondateur que cette conception-là… Dark Vader le méchant tout en noir est le père du bon Luke Skywalker tout en blanc. Il passe successivement du côté blanc au côté noir puis du côté noir au côté blanc. Il s’agit de surmonter l’illusion de la dualité pour fusionner avec l’énergie du monde. Tout est un, tout est énergie, tout est Conscience. Une conscience sans morale, une conscience sans le Dieu de la révélation chrétienne.

Ce sont les mêmes schémas issus des gnostiques et repris par les kabbalistes. Pour ces initiés le serpent est le grand initiateur qui n’est pas du tout, comme l’enseigne le catholicisme, l’ennemi du genre humain, mais au contraire son protecteur qui a été victime de la jalousie du Démiurge, créateur de la matière. L’Archange Saint Michel qui l’avait précipité dans l’abîme est un véritable démon qui veut maintenir les hommes dans l’ignorance alors que Lucifer et Belzébuth sont eux porteurs de la vraie lumière. Tout est inversé, rien n’est mauvais, rien n’est maudit, le monde tel qu’il se présente est une illusion qu’entretient le catholicisme. Mais l’initié sait que ce que l’on appelle le Mal est en Dieu lui-même l’autre face du bien.

De plus les gnostiques puis les kabbalistes ont toujours affirmé que l’âme était une étincelle divine, parcelle de l’Âme du monde, qui n’est rien d’autre que Dieu immanent dans l’univers. Ainsi la conscience est divinisée parce que participant à une conscience universelle. Elle n’a d’ordre à recevoir que d’elle-même. Il n’y a donc plus ni bien ni mal, seul est déterminant ce que ma conscience me dit de faire.

Hypothèse Gaïa et Théories Gaïa.

Pour illustrer sa théorie, appelée hypothèse Gaïa, l’écologiste anglais James Lovelock utilise, dès 1970, le nom et l’image de la déesse-mère Gaïa, personnifiant « la Terre comme un être vivant » (titre de son ouvrage fondateur). Selon lui, la Terre est un système intelligent, s’autorégulant, et voulant permettre le développement de la Vie, objectif permis au moyen des lois gaïennes. À sa suite, des courants du New Age revendiquent la notion et développent des théories Gaïa.

Selon Lovolock, « tout le spectre du vivant sur la Terre, des baleines aux virus, des chênes aux algues, peut être considéré comme formant une entité vivante unique, capable de manipuler l’atmosphère de la terre pour subvenir à l’ensemble de ses besoins, et dotée de pouvoirs qui dépassent de loin ceux de ses parties constitutives »… donc « Si nous éliminons un seul de ces êtres nous détruisons peut-être une partie de nous-mêmes puisque nous aussi, nous sommes une partie de Gaïa.[6] »

« L’homme est un neurone du système nerveux de la Terre, et toutes les entités individuelles ont entre elles une relation de complémentarité. En fait il existe une complémentarité interne, ou androgynie, dans toute la création. [7]» (Voir notre article « Gender et mariage  homosexuel, revendication légitime ou retour au mythe de l’androgynie » sur PNCDS72[8].

Fiat Lux sur la façade de Saint-Pierre de Rome.

Voir l’article complet d’Anne Dolhein sur le site REINFOMATION.TV[9].

La projection du spectacle sonore et lumineux Fiat Lux sur la façade de Saint-Pierre de Rome pour marquer à la fois l’ouverture du Jubilé de la Miséricorde et la lutte contre le changement climatique, selon le plan d’action de la COP21 est pour le moins troublant.

Comment se fait-il que la banque mondiale qui a financé ce spectacle s’investisse par ailleurs dans des projets contraires à l’enseignement de l’Église?

Les images et la bande-son proposées sont pétries de culture New Age, c’est un culte rendu à la nature et à ses forces sans évoquer leur Créateur, sans jamais évoquer le Christ Pantokrator, sans parler du péché des hommes ni de Celui qui vient les en libérer.

Les réalisateurs de Fiat Lux ne cachent pas leur référence au New Age et aux divinités païennes. En effet Travis Threlkel, fondateur et directeur artistique d’Obscura, dont le nom est déjà tout un programme, la société qui a opéré la « mise en lumière » de la basilique Saint-Pierre, avait déjà opéré un premier spectacle projeté sur l’Empire State Building à New York au mois d’août précédent : « On sent l’énergie palpable du moment. Quelque chose de grand va se passer ici », avait-il déclaré à Ann Thompson de NBC à la veille de la projection.

Elle commente à propos des artistes : « Ils sont inspirés, comme d’autres avant eux, par une puissance plus élevée. » il a expliqué à la chaîne américaine NBC le niveau de « contribution » du Vatican au scénario « étonnamment minimal ». « Je n’arrive pas à croire à quel point, ils nous ont soutenus… », dit-il. C’est Threlkel lui-même qui expliquait au cours d’un entretien le 1er août : « Nous avons fait des trucs amusants. Un singe argenté qui grimpe le long de l’Empire State, et qui invoque la Terre Mère. Nous avons Gaia, et Aya, et la Terre Mère apparaît. (…) Je suis descendu dans la rue et il y a des milliers de personnes, tellement aimables. Il y a comme ce silence, cette « vibration » zen qui est là. Tout le monde parle des animaux. Ça marche. Nous allons toucher un million de gens. »

La basilique Saint-Pierre fut l’achèvement et l’apothéose d’un spectacle commencé à New York. Une légitime question se pose : les responsables du Vatican qui ont autorisé la projection de Fiat Lux sont-ils naïfs ou complices ?

(…) « Que ces images soient profondément dérangeantes s’explique sans doute le mieux par ce qu’en dit l’artiste digital qui les a créées : Andrew, dit Android Jones, qui travaille aux confins du « réalisme généré par ordinateur » et le psychédélisme abstrait, comme l’explique un journaliste qui l’interviewait le 18 novembre dernier.

Il participe régulièrement au festival New Age d’art totalement « libre », Burning Man. Il a travaillé pour la famille royale d’Abu Dhabi. Il « réifie les immenses paysages oniriques mystiques et artistiques qu’il a acquis par le voyage et l’exploration transcendantale ». Il se réclame de « la Force » à la manière de George Lucas l’auteur de Star Wars. Pour lui, Burning Man est comme « les Jeux olympiques de la créativité qui change l’esprit ».

À la question de savoir s’il a fait l’expérience des substances psychédéliques, il répond : « Là je répondrais affirmativement. J’ai le sentiment qu’en tant qu’êtres humains, la liberté nous est accordée d’explorer personnellement les zones frontalières et les limites de notre conscience. (…) J’aimerais mieux être damné que de voir quelqu’un empêcher la souveraineté de mes capacités d’explorer l’espace intérieur, les dimensions infinies de l’esprit, la créativité et le mystère qui ne peut être connu. Ce sont des outils qui offrent des portails et l’accès à des royaumes différents que je n’ai pas encore pu pleinement saisir et dont je ne peux dire que j’ai compris toutes leurs significations. Je considère que beaucoup d’entre eux sont des facilitateurs. Ils ont facilité ma capacité à faire le tour du monde, ils ont facilité ma capacité à résoudre les problèmes, ils m’ont appris à découvrir des combinaisons d’énergie et de matière nouvelles et intéressantes. Certains m’ont donné un regard sur les plus hauts aspects de mon propre être et d’autres m’ont montré les pires cauchemars que je ne pourrai jamais dépeindre et dont je ne souhaite pas me souvenir. Je crois qu’ils ont approfondi mon humanité sur cette planète. »

Voir notre article Stanislav Grof. Psychologie trans personnelle. Une approche globale et spirituelle pour épanouir sa conscience sur PNCDS72[10].

« C’est le maître mot : celui de la « redéfinition » de l’humain, transporté dans un univers visuel d’expériences immédiates. Il n’y a pas de doute, ce changement anthropologique ainsi que d’autres l’ont appelé fait partie de cette « nouvelle ère », ce New Age qui rejette les religions d’hier et rêve d’un syncrétisme tout oriental. Android Jones ne se dit-il pas fasciné par l’hindouisme et l’orientalisme ? « Leurs divinités… ne sont que des facettes différentes de l’innommable. Des expressions de la Source, de Dieu, du Créateur, du Grand Esprit, du Monstre en spaghettis volant », dit-il. Il a pour chacune une certaine « révérence, un respect ». Certaines divinités lui paraissent plus difficiles à représenter que d’autres : « J’ai comme le sentiment qu’il faut ressentir une permission plus profonde et une bénédiction pour explorer tout cela de manière significative… »

(…) Michael D. O’Brien, l’auteur catholique canadien bien connu du public français pour sa trilogie du Père Elijah, y a vu une spiritualité vidée de toute substance chrétienne : « Le tableau était implicitement religieux, proposant une spiritualité qui est censée sauver la planète, comme pour dire : voici la “femme” (la Terre mère, la déesse Gaia) à qui nous devons révérence, sinon un culte. Il est donc particulièrement dérangeant que cet événement ait été planifié pour avoir lieu lors de la fête de l’Immaculée Conception, où l’Église fête de la manière la plus éminente la vraie Femme, la Mère de tous les Peuples. »

O’Brien a critiqué cette forme d’« inculturation » où celui qui veut évangéliser « perd la vision de sa propre identité et de son propos missionnaire en tant que porteur de l’unique vraie Lumière qui sauvera le monde ». « Là où la prudence et la clarté font défaut, l’inculturation subit facilement une mutation qui la fait assimiler par le paganisme », a-t-il ajouté…

(…) LifeSite cite encore Cornelia Ferreira, diplômée en sciences et fin connaisseur du mouvement New Age, pour qui Fiat Lux était « certainement lié au New Age et à l’occulte ». Elle a vu dans le spectacle des techniques de théâtre du contrôle de l’esprit qui ouvre les spectateurs aux influences occultes, qui ne sont pas immédiatement perceptibles puisqu’on peut ne voir que les images de surface : des animaux projetés sur un fond. « Mais il y a un niveau plus profond que l’on peut voir en tenant compte de qui a créé le spectacle et l’“écran” qu’ils ont utilisé. Et il y a un sens encore plus profond lorsque vous étudiez l’étrange symbolisme et la séquence des événements au sein du spectacle. »

C’est précisément une manière de faire des initiés que d’utiliser langage ou des figures ésotériques pour n’être compris que des seuls initiés qui voient une autre histoire que celle présentée en surface de manière exotérique aux profanes ou aux vulgaires.

(…) «  Des symboles qui peuvent avoir une influence par les techniques d’ouverture de l’esprit… Ils étaient d’ailleurs accompagnés de cris et de grognements d’animaux et de sonorités stridentes ou planantes typiques du New Age.

Il serait naïf, dit Cornelia Ferreira, de ne pas voir les symboles occultes qui semblent avoir été insérés dans le scénario de manière délibérée. Au début, un soleil levant gigantesque semble recouvrir toute la façade de Saint-Pierre. Cela renvoie vers le « nouveau jour » qui se lève sur les masses, un «changement de direction ». Changement de paradigme disent les disciples du New Age. Suivie de la lune éclipsée, de ciel et de nuages, puis d’eau recouvrant la façade et d’une multitude de bougies, les premières images regroupent les quatre éléments « adorés par les peuples indigènes » : la terre (ou la lune également objet de cultes païens), l’air, l’eau et le feu.

« C’est une spiritualité qui a été reprise à son compte par le mouvement écologiste, dont les racines plongent dans la spiritualité indigène et occulte. Ces symboles ne sont qu’un signe de plus de celui qui dirige le spectacle et de ce qu’ils adorent vraiment », dit-elle.

Parmi les animaux projetés, il y en avait qui n’étaient nullement menacés d’extinction. Le lion et le dauphin « ont aussi une signification occulte en ce qu’ils sont fréquemment utilisés comme guides spirituels ». Les abeilles sont très présentes dans la « pensée occultiste ». Tout comme les papillons qui « signifient le changement, une transformation puissante ». À certains moments ce sont des images de hordes de papillons qui recouvraient la façade basilique.

S’agissait-il de promouvoir le culte de la Terre plutôt que celui de Dieu ? Il est clair en tout cas que les auteurs du spectacle ont pour objectif affirmé de « modifier la conscience et la pensée ».

Pour Cornelia Ferreira, le « beau spectacle de son et lumière conduit les spectateurs sur un chemin spirituel qui court-circuite la pensée rationnelle et le jugement humain normal », dit-elle – c’est exactement l’effet des pédagogies globales, pourrait-on ajouter. « Évidemment tout cela est déguisé en “changement climatique” » – il faut « sauver les océans », « sauver la planète », « sauver les animaux » : « c’est ce qui est tellement dangereux : les gens entrent là-dedans sans savoir ce qu’ils font ».

Pour Michael Hichborn du Lepanto Institute, qui a lui aussi étudié l’occultisme, le spectacle contenait des scènes et des images qui se prêtent à une interprétation occultiste et ce d’autant que la croix chrétienne était totalement absente.

« C’est tout le problème : le symbolisme occulte est destiné à être exactement cela – occulte, caché, secret. Ceux qui ont des yeux pour voir comprendront ce qui pavane en pleine vue, mais ceux qui ne croient pas en l’existence de l’occulte se moqueront », dit-il.

Ainsi ceux qui pratiquent l’occultisme mystique savent parfaitement le sens des symboles et s’ils les utilisent, c’est de manière pleinement délibérée. Hichborn a vu pour sa part quelques scènes qui se prêtent à une interprétation occulte, notamment celle où l’on voit des moitiés de visages humains, focalisée sur un seul œil – « l’œil d’Horus, le symbole le plus en vue de la franc-maçonnerie, des Illuminati et de la magie noire ». Ces images-là ne correspondent à aucun symbolisme chrétien.

Hichborn note aussi la scène où l’on voit des colombes blanches qui volent en arrière: «Normalement, le Saint-Esprit est représenté par une colombe. Mais dans ce spectacle, nous entendons crépiter l’électricité juste avant de voir une colombe qui vole, en reculant vers l’arrière. De plus, la lumière monte de bas en haut et ne descend pas depuis le ciel, pour montrer cette colombe voler vers l’arrière. » Il ne craint pas d’ajouter : le démon « aime singer Dieu », mais le fait « en le copiant à l’envers » – c’est ainsi que se déroule une messe noire.

À quoi s’ajoutent d’étranges formes qui n’ont rien à voir avec la nature : des sortes de squelettes stylisées en lumière dorée, des visages totémiques, des yeux qui brillent, et bien des symboles qu’il faudra sans doute décrypter eux aussi.

Anne Dolhein

Enseignement de l’Église

Les enseignements des papes de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle et de la première moitié du vingtième siècle sont voués aux gémonies. Ils ne sont plus repris que par les courants traditionalistes qui protestent contre Vatican II et ce qui s’en est suivi… Et pourtant ces enseignements dont certains sont prophétiques, font parties intégrantes de la richesse de l’enseignement de l’Église, experte en humanité, comme le rappelait le Pape Paul VI.

Voyons notamment en ce qui concerne la doxa sur Gaïa, qui de fait s’inscrit dans le panthéisme, la définition que donnait le Pape Pie IX en 1864, dans le Syllabus, enseignement qui dénonçait les erreurs des temps modernes[11]. Le panthéisme y est ainsi défini : « Il n’existe aucun Être divin, suprême, parfait dans sa sagesse et dans sa providence, distinct de l’universalité des choses, et Dieu n’est autre que la Nature ; il est par conséquent sujet aux changements ; par là même Dieu se fait dans l’homme et dans le monde, et tout est Dieu et la substance même de Dieu ; Dieu et le monde sont une seule et même chose, et, par conséquent, aussi l’esprit et la matière, la nécessité et la liberté, le vrai et le faux, le bien et le mal, le juste et l’injuste. » N’est-ce pas une définition précise de l’univers de Star Wars et de la projection de Fiat Lux sur la basilique saint Pierre?

Depuis Vatican II, les textes officiels de l’Église ont systématiquement évité de dénoncer ou de condamner des idées ou des pratiques qu’elle considérait jusque-là comme hérétiques. L’Église, à travers sa hiérarchie, se voulant désormais plus pastorale que dogmatique, plus « dialoguale » qu’enseignante. Il existe cependant dans le domaine qui nous intéresse ici, quelques exceptions comme le document Jésus-Christ le Porteur d’eau vive, remarquable mise en garde concernant la mouvance du Nouvel Age, dont les idées continuent d’imbiber les croyances et les pratiques contemporaines.

Il aurait été souhaitable que le Pape François reprenne cette pertinente et lucide analyse dans sa dernière encyclique Laudato si et ne permette pas ce spectacle en opposition à la Foi de l’Église sur la façade de la basilique saint Pierre. Voici notamment la conclusion d’une actualité et d’une vérité saisissante du deuxième chapitre, « la spiritualité Nouvel Âge: aperçu général… : Il suffit de souligner que le Nouvel Age partage avec un certain nombre de groupes influents au plan international l’objectif de supplanter ou de dépasser les religions particulières pour faire place à une religion universelle capable d’unifier l’humanité. Dans cette même perspective, il faut signaler l’effort très concerté, de la part de certaines institutions, pour formuler une éthique globale, un cadre éthique qui refléterait la nature globale de la culture de l’économie et de la politique contemporaines. Par ailleurs, la politisation des questions économiques donne incontestablement une colorisation particulière à l’hypothèse Gaïa, ou culte de la Terre Mère. [12]»

Bertran Chaudet diacre

[1] Marilyn Ferguson, Les enfants du verseau. Pour un nouveau paradigme, Calman-Lévy, 1981, p.286.

[2] Emerson, Discours devant la Faculté de théologie de Harvard, extrait de son journal intime.

[3] Voir notre article sur la Méditation de pleine conscience, sur PNCDS 72.

http://pncds72.free.fr/2104_formation_14-15/2104_141015_meditation_pleine_conscience/2104_141015_meditation_pleine_conscience.pdf

[4] D. Spangler, cité par N. Geisler, le Nouvel Age ou l’Ere du Verseau, FAC Réflexion n°11, janvier 1989. P. 33

[5] B.Woestelandt, De l’homme-Cancer à l’homme-Dieu, Dervy-livres, 1986, p. 101.

[6] David Spangler, Emergences. Quand grandissent les enfants du verseau, Le Souffle d’or. 1985 ; p.47-48

[7] Conseil pontifical de la culture conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Jésus-Christ le Porteur d’Eau vive, une réflexion sur le « Nouvel Age ». Pierre Téqui éditeur 2003. p. 52.

[8] http://pncds72.free.fr/2103_formation_13-14/2103_140205_gender_mariage_homosexuel/2103_140205_gender_mariage_homosexuel.pdf

[9] http://reinformation.tv/fiat-lux-saint-pierre-rome-new-age-occultisme-dolhein-48150-2/

[10]http://pncds72.free.fr/1100_culture_nouvelage/1100_3_grof_psychologie_transpersonnelle.pdf

[11] https://fr.wikipedia.org/wiki/Syllabus_de_Pie_IX

[12] Conseil pontifical de la culture conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Jésus-Christ le Porteur d’Eau vive, une réflexion sur le « Nouvel Age ». Pierre Téqui éditeur 2003. p. 63-64.

Gaïa, la terre-mère

 

 

Nous vous donnons  deux  extraits  d’un  texte  du  pape  François,

du 22 novembre 2018  paru sur le site :

 

https://fr.zenit.org/articles/doctrine-sociale-de-leglise-le-pape-plaide-pour-le-risque-de-la-liberte/

 

Doctrine sociale de l’Église : le pape plaide pour « le risque de la liberté »

 

« (…) Tous ensembles, nous devons nous engager pour éliminer ce qui prive les hommes et les femmes du trésor de la liberté et en même temps retrouver le goût de cette liberté qui sait protéger la maison commune que Dieu nous a donnée. »

 

Pourquoi dans cette « maison commune »l’Église, le pape François soutient-il  et encourage-t-il  des groupes charismatiques déviants aux pratiques liberticides qui détruisent des jeunes et des familles ?

 

« Très chers amis, je vous souhaite d’être des personnes libres et de ne pas avoir peur de vous dépenser et de vous salir les mains pour réaliser le bien et aider celui qui a besoin. »

 

Nous remercions notre pape de ces paroles encourageantes pour les parents catholiques que nous sommes, paroles que nous appliquons depuis longtemps. En effet, nous menons un combat sans peur malgré toutes les pressions subies, pour que cette liberté fondamentale que nous avons donnée à nos enfants et que des gourous charismatiques leur ont prise, leur soit rendue. Un combat que nous mènerons jusqu’au bout malgré le déni de l’Église.

 

 

Le P. Pierre Vignon, un ami très cher et frère dans le sacerdoce, me communique pour publication sur mon blog cette réflexion, après ces derniers mois riches en nombreux et très divers contacts dus à plusieurs interventions publiques.

Face aux affaires de pédophilie dans L’Église, le déni comme système inconscient de défense

Depuis le 21 août 2018, ma lettre ouverte demandant la démission du cardinal Barbarin a fait le tour du monde. Je ne m’attendais pas à cette réaction universelle qui, si elle me vaut le soutien populaire, a suscité des contradictions venant de certaines couches sociales du milieu catholique. Si je n’ai pas répondu aux attaques passionnelles et irréfléchies des extrémistes, j’ai été touché par le désarroi de bonnes personnes dont je sais qu’ils sont de bons chrétiens. J’ai été surpris par l’aveu sidérant de quelques évêques après la rencontre des huit victimes au début novembre à Lourdes. Ils ne connaissaient rien de ces problèmes. Les évêques vivent pourtant normalement dans la société où ils sont en contact avec tout le monde. Comment cela leur est-il possible de dire qu’ils ne sont au courant de rien ?

Une de ces réactions-type peut être résumée de la  façon suivante : « Mon Père, vous connaissez ces réalités par votre fonction dans L’Église, c’est très bien. Mais vous ne pouvez quand même pas vous en servir pour tout remettre en cause. Vous l’avez dit, c’est bien, mais ça suffit maintenant. On a entendu et on n’a pas besoin de le voir répété sans cesse. Sans vous en rendre compte [parce que je suis quand même un gentil malgré tout], vous vous faites manipuler par les ennemis de L’Église qui n’attendaient que ça. Vous êtes le prêtre qui leur permet de démolir L’Église. Vous ne voyez pas que les « gens » font des amalgames. Il y a des bons prêtres dans L’Église et beaucoup de très belles choses [qui a dit le contraire ?]. Oubliez ce pauvre cardinal à qui vous vous en êtes pris injustement car il est innocent de tout ce dont on l’accuse. Il sert de bouc émissaire à cause de ses positions pour la défense de la vie et de ses prises de position dans les débats éthiques actuels. Bien sûr, les problèmes des victimes sont importants [qui pourrait le nier ?]mais, tout de même, il ne faudrait pas qu’il n’existe plus que ça. »

Voilà en très gros le genre d’arguments qu’on me ressasse de toutes les façons. La première chose qui me vient à l’esprit, c’est cette détestable habitude catholique, depuis le XIX° siècle, de se retirer dans un château fort et de remonter le pont-levis chaque fois qu’on se sent remis en cause. Si quelqu’un remet en cause notre façon de faire, c’est qu’il s’en prend à Dieu. Or, comme ça n’est pas bien de s’en prendre à Dieu, ça n’est pas bien de nous remettre en cause. Il n’est pas nécessaire d’avoir étudié la logique pour constater la fausseté du raisonnement.

L’autre réflexion qui s’empare de moi, face à ce déferlement aigre-doux et faussement pieux, c’est la différence entre la foi chrétienne et son aspect religieux. La religion chrétienne est principalement une foi à laquelle on adhère. En gros, ça revient à dire que le conditionnement sociétal catholique ne peut pas prendre le pas sur l’enseignement et la grâce du Christ. Le conditionnement est nécessaire pour exister mais s’il devient primordial, il tue par là-même sa cause. Si donc la remise en question du conditionnement actuel, comme le fait par exemple le pape François en invitant toute L’Église à se réformer et à se purifier du cléricalisme (cet exercice déviant de l’autorité dans L’Église), provoque la chute de la foi, cela signifie que la foi était morte depuis déjà bien longtemps mais qu’on continuait à en manifester les coutumes et les habitudes sans plus en avoir l’âme.

Cette attitude peut aussi signifier que la foi chrétienne catholique s’est davantage identifiée à une partie de la bourgeoisie durant ces dernières décennies. Remettre en cause l’ordre bourgeois serait atteindre Dieu lui-même. Et c’est là qu’arrivent les plus excités de mes contradicteurs, ceux qui ont identifié leur Surmoi avec ce système prétendu catholique qu’ils ont conçu. Pour eux, avoir osé demander la démission du cardinal Barbarin pour un prêtre revient à vouloir chasser Dieu le Père du Ciel. Rien que ça ! et de là toutes les mentions de Judas et de l’enfer qui m’ont été faites par ces ultras pour qui la charité est une idée dangereuse et révolutionnaire.

Mais je reviens à mes bons catholiques qui sont d’honnêtes personnes de la vie courante et même à mes bons confrères, même si je les ai blessés en leur disant qu’ils étaient de fait des « planqués ». Ce sont de bons chrétiens qui n’ont rien demandé à personne. Et voilà qu’on les accuse tout d’un coup d’avoir couvert des pédocriminels. Nombre de mes confrères qui sont de bons prêtres se sont fait agresser [pas à cause de moi, je tiens à le leur préciser] parce qu’ils portaient le col romain. C’est ainsi qu’on peut commencer à comprendre la lassitude qui gagne certaines couches de la petite société catholique : « On a déjà été tellement attaqués et voilà maintenant qu’on reçoit l’opprobre final. Nous n’en pouvons plus. Ça n’est plus supportable. » Et ressort le bon vieux principe actif : « Le mal, ça n’est pas celui qui le fait, c’est celui qui en parle. Coupons ce doigt qui ose montrer la lune en plein jour. »

Face à cette attitude passionnelle qui échappe au raisonnement, aucun argument ne vaut. On ne peut que retirer l’échelle. Tout d’un coup, la Justice de la République devient pour ces adeptes de la foi du charbonnier la seule étincelle qui ne saurait être remise en cause : « Mon Père, puisque la Justice fait son travail, laissez-le lui faire ». C’est d’ailleurs bien la première fois qu’on rencontre une telle conviction dans ces milieux. C’est oublier un peu vite que si la Justice déclarait les faits prescrits, « grâce à Dieu », pour le cardinal, cela ne créerait pas le lien qu’il n’a jamais su établir avec les dizaines de victimes de Bernard Preynat.

On peut dire ce qu’on veut, rien ne les atteint, sauf une seule affirmation que je suis désolé pour les intéressés de reprendre et qui m’a été signalée par une ancienne lyonnaise : « Pourquoi le cardinal archevêque de Lyon se fait-il défendre par des avocats réputés appartenir à la franc-maçonnerie ? »  Pour cette mentalité obsidionale prompte à expliquer la religion à Dieu le Père (savoureuse expression lyonnaise), c’est le serpent qui se mord la queue. Cet argument qui n’en est pas un est la seule objection capable de faire imploser leurs neurones. Leur éclairage au charbon ne supporte pas la lumière électrique.

Mais reprenons le cours de la raison. Je me suis expliqué sur tous les points qu’on me reproche. L’Église n’est pas l’armée ; la hiérarchie catholique n’est pas un commandement militaire ; la parole, même publique, y est libre ; le lien d’un prêtre à son évêque est celui de la collaboration et non celui de la subordination. Qu’y a-t-il donc derrière ce type de comportement de tout un milieu social français ? La psychologie nous fournit la réponse qui tient en un mot : le déni. Le déni est un système personnel de défense psychologique. Transposé au plan social, c’est tout un ensemble de personnes qui se sentent menacées par un danger qu’elles doivent conjurer.

Pour comprendre ce qu’est le déni dont je parle, il faut reprendre la phrase de l’avocat Garabedian dans le film Spotlight : « If it takes a village to raise a child, it takes a village to abuse them. » (S’il faut un village pour élever un enfant, il faut tout un village pour en abuser un.) La première partie est la reprise d’un remarquable proverbe africain. La seconde est une conséquence de la première appliquée aux abus sexuels subis par les enfants. L’ensemble de la phrase est l’expression même du déni.

Parmi les éléments qui favorisent le déni, il y a d’abord la honte ressentie face aux aveux des victimes. Ensuite la fausse croyance que si l’on parle d’une réalité douloureuse, on la fait exister. Pour certains, le motif du déni est la peur de jugement car on se fait considérer ainsi comme une mauvaise personne.  Pour d’autres, la perte de l’image idéalisée qu’ils entretiennent d’eux-mêmes et de ceux à qui ils donnent leur confiance. Enfin, la perte du sentiment de contrôle d’une situation. Tout cela plus ou moins combiné selon les situations fait qu’il n’est pas possible d’entendre un discours de vérité sur le sujet de la pédocriminalité et de sa couverture dans L’Église. Pour quelques-uns, cela va même bien au-delà. Non seulement ils ne veulent pas entendre, mais ils n’écoutent même plus. « Vous pouvez bien dire ce que vous voulez, ça n’existe pas. Et si ça existe, ça ne me concerne pas. »

Le surgissement du déni dans de larges couches de l’Église catholique de France fait des ravages : « Que les lanceurs d’alerte cessent d’alerter ! C’est bien fait pour eux s’ils se font sanctionner. Quel besoin avaient-ils d’aller mettre tout ça sur la place publique ? Que les victimes cessent de se plaindre, comme s’il n’y avait qu’elles. Si tout ce qui vous dites est vrai, vous faites sauter tout ce à quoi nous nous rattachons ! » Et c’est là que le pape François est utile et prophétique avec sa Lettre au Peuple de Dieu du 20 août 2018. L’abus existe. Il n’est pas inventé. Il est le fruit d’un système déviant d’exercice de l’autorité dans l’Église. Et la parole de saint Paul (1 Co 12, 26) fait un profond écho à celle de l’avocat Garabedian : « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance. »

La suite en est qu’on ne peut plus demeurer dans le déni. La réforme demandée par le pape François m’atteint dans la partie la plus vitale de mon être. Serais-je donc moi aussi suspect de la déviation cléricale ? La crise mise à jour par la révélation des scandales sexuels des prêtres, couverts par les évêques et les supérieurs religieux, dans toute l’Église universelle, est-elle au-delà de la conjoncture et touche-t-elle à la structure même de l’institution de l’Église ?

Et s’il s’agit d’un tel renouvellement, surgit timidement une question qui pourrait bien être explosive : ne serait-ce alors pas le Saint-Esprit lui-même qui au travers de ces évènements serait en train de purifier son Église ? Dans ces perspectives qui s’ouvrent à nos yeux, la peur ne servira à rien et le déni encore moins. La première lettre de saint Pierre (4, 17) établit le constat : « Car voici le temps du jugement : il commence par la famille de Dieu ». Et la fin de la Bible nous donne l’ultime conseil (Ap 22, 14) : « Heureux ceux qui lavent leurs vêtements : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie… »

Le déni est donc la pire chose qui puisse arriver à l’Église. Il s’agit de bien l’identifier et de ne pas s’en servir pour se mettre à l’abri du renouveau préparé par le Seigneur : le moment est bel et bien venu de laver comme il faut notre linge sale, et pas seulement en famille.

Père Pierre Vignon, prêtre du diocèse de Valence,

Saint-Martin-en-Vercors, le 20 novembre 2018

à lire sur le site …. 

Le déni comme système inconscient de défense

 

Le viol psychique est un lavage de cerveau d’une extrême violence. Plus la famille est unie, plus la violence est forte. On ne brise pas des liens aussi forts que des liens familiaux sans détruire irrémédiablement les personnes qui les subissent.

 

Ce schéma très simple démontre le processus pervers d’une des pires manipulations mentales qui soit : la manipulation psycho spirituelle. Pour plus d’informations nous vous renvoyons en bas de page vers des documents plus complets sur notre site.

 

 

1) Le manipulateur est un pervers dont la première arme est la séduction. Il sévit dans des lieux d’Eglise, est reconnu par l’épiscopat, ce qui met le jeune en confiance et  sa vigilance en veille. Il approchera un jeune en  l’écoutant avec une fausse  empathie, en le valorisant « tu as beaucoup de valeur aux yeux de Dieu…Tu dois sentir et faire ce que tu décides… etc »   : pour connaître la faille qui sera sa porte d’entrée.

 

2) Le viol par effraction du vécu du jeune

Le jeune va lui livrer sa vie en confiance, et parler de sa foi, le manipulateur étant investit d’un « charisme » au nom de Dieu. Il s’emparera du domaine spirituel par ce que l’on nomme un abus spirituel pour pénétrer le for interne, c’est-à-dire ce qui relève exclusivement de la conscience et du vécu de chacun.

 

3) Le viol du vécu familial : Le jeune parlera volontiers de sa famille. Le gourou en orientant de plus en plus les questions, en interprétant les réponses avec « douceur », en avançant pas à pas…: «  vois, là, il se pourrait que tu n’aies pas tout vu ?… Oui mais es-tu sûr de ce que tu dis ? …Crois-tu vraiment que ça s’est passé comme ça ?… etc. ».  Le gourou pénètre par effraction dans l’intimité de l’histoire familiale qu’il se soumet.

 

4) Viol de l’autorité parentale : En passant outre le périmètre familial en catimini, jusqu’à s’infiltrer dans l’intimité familiale dont l’autorité parentale est la gardienne, le gourou remettra habilement en cause cette autorité jusqu’à s’en emparer  « Tes parents ne peuvent pas comprendre ton idéal…Ils ont des projets pour toi…Ils doivent te respecter… C’est à toi seul de décider…etc. »

 

5) Viol et destruction des liens familiaux : le gourou va passer les liens familiaux et le vécu du jeune qui l’a structuré, au tamis de ses techniques psycho-sectaires. En coupant le jeune de son milieu naturel, il l’isole et se le soumet 

 

6) Viol spirituel : dévoiement de la foi Le gourou devenu « l’accompagnateur spirituel », maître du for interne, va dévoyer la foi catholique qui sera le vecteur de la manipulation mentale. Pour cela, le péché transformé en manque d’amour subi des parents, devient  une « blessure » dont il  faut guérir en coupant les liens avec eux.

 

7) Viol psychique : lavage de cerveau Le jeune sous cette emprise « spirituelle », emprisonné dans l’obligation de « guérir » de ses « blessures » pour rentrer au ciel, va subir  un  travail de déstructuration-reprogrammation par de faux souvenirs induits qui grilleront sa mémoire et remplaceront son vécu par l’histoire suggérée par le gourou.

 

8) Viol de sa conscience : A ce stade, la culpabilité et la responsabilité ont sombré. Une personne qui n’est ni coupable ni responsable de ses actes, n’est pas libre : sa liberté a été remise au gourou qui l’instrumentalise contre ses parents. Ceux-ci subiront des actes de cruauté morale et mentale de leur enfant devenu à leur égard un bourreau. 

 

 

Psychospirituel et faux souvenirs induits 

La personne manipulée et ses proches

La jouissance du gourou

 

1- Dans des lieux normalement dévolus à la prière, des apprentis-sorciers font des thérapies sauvages, sous couvert de retraites spirituelles avalisées par l’épiscopat. De quel droit une telle mystification ?  A quel titre ? Où sont leurs compétences ?

2- Il s’agit de pratiques dites psycho-spirituelles, élaborées à partir de « l’expérience » et des « intuitions » de ses théoriciens : la projection de leur vécu imposé aux « retraitants » sans qu’ils le sachent. Ces doctrinaires sont leurs propres références… Qui leur a donné ce pouvoir ? Au nom de Dieu …

3- Sous prétexte de « relecture de la vie » par des techniques psycho-sectaires, ces gourous tout-puissants grillent la mémoire et instaurent de faux souvenirs responsables de fractures familiales. C’est un lavage de cerveau. Un viol psychique. Comment l’épiscopat peut-il tolérer des actes d’une telle violence ?

4- Il y a instrumentalisation de  personnes mises sous emprise mentale pour détruire leurs parents. N’est ce pas le moyen pour les gourous de projeter leurs problèmes non résolus avec leurs propres parents pour tenter de s’en libérer ?

5- Il faut prendre le problème à la source : confronter les gourous à leurs élucubrations et leur imposer une thérapie adaptée à leur pathologie. S’ils refusent, c’est faire œuvre de salubrité publique de les interdire. C’est à l’épiscopat de le faire, au nom de vérité de la foi et de la justice due aux victimes. Il a autorité pour cela.

 

Cela suffit ! L’Église du Christ n’est pas un hôpital psychiatrique.

TOUTES LES VICTIMES

auraient pu être sauvées

 

 

Les victimes sont des personnes, des  jeunes, des cathos confiants, pris dans le piège de groupes ou communautés catholiques, où l’on guérit des « blessures » fabriquées par de faux souvenirs, via un abus spirituel : la foi catholique utilisée et dévoyée pour violer l’âme,  au nom de Dieu. Voir :

« Psycho-spirituel et faux souvenirs »

 

Puisque un abus spirituel est la porte d’un viol psychique,  il fallait stopper la source de ces dégâts :

– les sessions et les groupes charismatos où se fait cette manipulation

– le psychospirituel à l’origine de l’abus spirituel et ses psychotechniques sectaires pour laver le cerveau.

Il suffisait que l’Institution bien informée par les parents depuis des décennies, en charge de dossiers, de documents, mandate des ecclésiastiques compétents pour rencontrer les victimes et parler d’autorité. En reposant les fondements de la foi, l’imposture du psychospirituel était évidente, l’emprise sectaire mise au grand jour. Les victimes prenant peu à peu conscience de ce qu’elles avaient subi et fait subir à leurs proches, pouvaient alors s’engager dans une psychothérapie aidante et retrouver une vie normale.   

Cela n’a pas été fait, aucune victime n’a été aidée, et pire ! Ces sessions psycho spirituelles  continuent dans l’Église en toute impunité, générant de nouvelles victimes … Pourquoi ?

– Ces groupes recrutent des jeunes qui seront formatés pour recruter d’autres jeunes… Ils sont la façade séductrice de l’Église. Le miroir aux alouettes.

– Ces groupes sont à la tête de la nouvelle évangélisation qui n’est pas promue par le Saint Esprit comme on veut le faire croire, mais par l’ICCRS (renouveau  charismatique catholique international) une église dans l’Église  implantée au Vatican. Voir :

Savez-vous ce qu’est l’ICCRS ?

 

– Un lieu privilégié pour le recrutement : les JMJ. Les gourous « y font leur marché » Voir  :

Le fer de lance de l’ICCRS qui cible les jeunes

 

– leurs réseaux charismatiques ne cessent d’inventer  de  plus en plus d’activités lucratives.

– Leurs moyens médiatiques pour cibler les jeunes sont impressionnants   

– Leur développement exponentiel va de pair avec leur enrichissement voir :

Le renouveau charismatique et l’argent

 

Donc un  poids financier qui pèse plus lourd pour l’épiscopat que les victimes.

C’est le nouveau paradigme de l’infestation du Nouvel Âge qui n’a pas livré encore toutes ses victimes…

 

 

 

L’abus spirituel et le viol psychique plus cachés, plus subtils, enracinés dans la même perversité que le viol physique qu’ils précèdent généralement, font de leurs victimes des esclaves. Difficile à déceler car en apparence, les personnes  sous emprise, sont bien formatées, au nom de Dieu,  pour donner le change… Les responsables ecclésiaux le savent et utilisent tous les moyens pour rendre difficile, voire impossible, de démontrer une telle manipulation.

 

Lorsque nous avons dénoncé les gourous de nos enfants, nous avons vu très vite la fausse compassion des responsables ecclésiaux chargés de  nos dossiers, et nous avons eu la preuve qu’ils alertaient les évêques concernés. Aussitôt, les gourous informés de nos actions, ont renforcé leur emprise sur nos enfants leurs faisant écrire des lettres de rupture pour couper nos liens, une manière odieuse de se protéger.  Ce qui permet à l’épiscopat de nous répondre qu’il ne peut rien faire, que nos enfants sont majeurs, qu’il s’agit d’un conflit familial…

 

Curieusement, alors que nous étions renvoyés de la sorte vers « un conflit familial », nos analyses, nos documents remis avec nos dossiers,  étaient utilisés pour informer les évêques, les responsables ecclésiaux de ce qu’il se passait dans des communautés déviantes.  Voir « Des rapports du psychologique et du spirituel – Des confusions à éviter »

 

Idem quelques années plus tard, pour ce rapport GROUPE DE RÉFLEXION « SPIRITUEL ET PSYCHOLOGIE » – Document rigoureusement confidentiel, à ne diffuser sous aucun prétexte – 

le groupe de travail de la Conférence des évêques de France a travaillé à partir de nos témoignages, de nos analyses et documents et … le document remis à tous les évêques a été placardisé. Grâce à un journaliste, nous avons pu le diffuser…

 

De facto, nous sommes tractés depuis des années dans  le labyrinthe d’ un système destructeur. Un système qui ne recule devant aucune accusation mensongère, un cloaque. Rien ne nous a été épargné pour nous détruire. Voir La jouissance des gourous

En avoir conscience et l’analyser nous a permis d’en subir les assauts. Un travail qui nous a fait découvrir le pire mais nous a donné les clefs de lecture et les preuves pour lutter contre un système qui détruit des jeunes et des familles, au nom de Dieu.  

 

Il faut bien comprendre que l’institution est juge et partie, elle protège les siens. Après le simulacre d’une « enquête », avec la « bienveillance » à son égard de l’évêque, seule la parole de l’angélique gourou est prise en compte. Pour finir, avec confirmation par courrier du « conflit familial » diagnostiqué par ces mystificateurs.

Cathos confiants dans notre Institution, nous nous sommes affrontés pendant des années à un système pervers au pouvoir redoutable. Ce que nous avons découvert et subi est inconcevable et pourtant systémique dans l’Église : une perversité qui broie la victime, détruit celui qui dénonce, en couvrant le prédateur pour protéger l’institution. L’impunité, la toute puissance, les personnalités pathologiques n’ont plus de tabous… Nos enfants ont subi, comme bien d’autres, le viol psychique via un abus spirituel. Un lavage de cerveau qui a violé et sali leur âme, fracturé et délabré leur psychisme, violé leur cœur pour y mettre la haine en tuant l’amour. On leur a volé leur vie. En toute impunité sous prétexte qu’ils sont majeurs…

 

Ce système institutionnel, clérical,  qui a pris L’Église en otage, qui nous a pris en otage, est-il réformable ? A vue humaine, nous ne le pensons pas…

        

Extrait de l’homélie du dimanche 26 Août 2018, Jean 6, 60-69

 

         La prédication du Christ est rude et beaucoup l’ont quitté nous dit l’évangéliste. Nous voici, comme les disciples, mis en face d’un choix et d’un choix personnel : ou quitter, ou marcher avec Jésus.

         Où en suis-je de ma foi ? La foi, nous dit d’abord Jésus, c’est un don de Dieu : «Nul ne peut venir à moi si mon Père ne l’attire». L’Esprit seul peut nous permettre d’aller à Dieu. Est-ce que cela veut dire que certains sont choisis et d’autres pas ? Je ne le pense pas. Cela veut dire que Dieu, dans son immense amour, nous appelle tous, nous fait à tous le don de la foi.  Mais nous, qu’en faisons nous ? « Où es tu » nous dit Dieu ? Comme il l’a dit jadis à Adam et Eve au jardin d’Éden. Et il le dit aujourd’hui à chaque être humain … car Il appelle à vivre toujours dans la responsabilité humaine, jamais dans la servilité !

        Jésus dit une deuxième chose : la Foi, c’est un geste libre, une démarche libre et personnelle de chacun de nous. Et cette démarche ne se situe pas au niveau du raisonnement. La démarche de la foi, c’est «marcher avec par Amour.». Vous avez entendu comment le Christ laisse libre ses amis. Il sait que l’un d’eux va le trahir. Il sait que certains refusent de croire. Il y en a qui ne sont pas capables de faire la démarche, peut-être parce qu’ils réalisent ce qu’il en coûte. Jésus se contente de mettre chacun en face du choix qu’il a à faire. Il ne force pas, il cherche à éclairer les consciences !

Je veux m’arrêter là, car cette liberté du Chrétien par amour est essentielle à la crédibilité de la démarche de foi.

         Comme vous, j’imagine, je suis effrayé par le scandale pédophile qui traverse l’institution cléricale à travers le monde. Et peut être encore plus par le cléricalisme dénoncé par le pape François dans une lettre ouverte au peuple de Dieu que je vous conseille de lire. Elle est sur le site de la paroisse. Ce cléricalisme  qui a permis pendant des décennies à des évêques et des prêtres d’ignorer le scandale et de compter pour quantité négligeable les enfants victimes, en croyant défendre l’Église !  Avec le pape Benoit, nous pouvons avoir ce sentiment d’horreur en partageant sa prière qu’il a prononcé lors d’un chemin de croix Romain : « Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement ! Combien d’orgueil et d’autosuffisance ! Seigneur, sauve-nous (cf. Mt 8, 25)».  Avec le pape François, nous savons que Le cléricalisme, c’est à dire l’esprit de corps dévoyé et qui peut englober aussi les laïcs,  ne peut pas se substituer au critère évangélique. La vérité vous rendra libre nous dit saint Jean. Car Jésus n’est pas une espèce de «gourou» qui contraindrait par des gestes extraordinaires ou des pratiques manipulatrices ses disciples à marcher avec lui. Il n’invite pas les disciples à faire pression sur les membres de la communauté afin qu’ils lui restent fidèle.  Il ne cherche pas à scénariser les guérisons ni d’en faire des spectacles édifiants pour que le monde croie ! Il ne créait pas de chaudes ambiances favorisant la chaleur communicative en créant un conditionnement favorable pour les apprentis sorciers qui confondent spiritualité et psychologie. Certaines veillées de prières ou  session de guérisons sont dangereuses car ces pratiques psycho-spirituelles sont parfois manipulatrices. Je connais plusieurs parents chrétiens dont les enfants ont fréquenté ces groupes et qui stupéfaits ont vu leurs enfants prenant prétexte de leur engagement religieux, s’éloigner d’eux, puis se couper de leurs relations parentales avant de les accuser de toutes sortes de turpitudes. Un processus classique de manipulation mentale et de dérive sectaire. Les parents se trouvent confrontés à un mur institutionnel, les responsables ecclésiaux semblant ne pas s’en émouvoir. Ils ont oublié le commandement de Dieu, « respecte ton père et ta mère ». Il y a des passivités qui sont coupables … Ce que le pape François essaie de faire pour la tolérance zéro de la pédophilie dans l’église, nous devons y prendre aussi notre part lorsque nous constatons des défaillances coupables et criminels de groupes, de prêtres ou des laïcs manipulateurs. Jésus, veut absolument avoir à faire à des hommes et femme libres, debout, qui prennent leur décision par eux-mêmes, personnellement. C’est pourquoi il leur dit : «Attention ! Vous, qu’est-ce que vous faites ? Vous voulez me quitter ? D’accord. Vous le pouvez». Et c’est la réponse de Pierre : «A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle». Pierre et les autres vont faire une démarche d’hommes libres, une démarche qui les engage.  «Croire, c’est marcher-avec par Amour et pour l’Amour ». Je crois que c’est une démarche amoureuse. Que ce soit un coup de foudre ou une longue fréquentation, il y a toujours à l’origine de la démarche un désir. Et le désir pousse à se rapprocher de l’autre, jusqu’au point où l’on se donne totalement à l’autre. C’est ce que Jésus dit quand il parle de «manger sa chair».    .

            Concrètement, cela veut dire que si notre foi ne ressemble pas à une faim, à une soif de la rencontre amoureuse avec Dieu comme avec une personne aimée, fréquentée, ce n’est pas la foi. Cela vaut le coup que chacun s’examine et se demande où il en est. Cela ne veut pas dire que cette approche amoureuse va détruire, ou même reléguer au dernier plan toutes nos relations humaines. Au contraire. Nos amours humaines, nos relations multiples vont en être valorisées, parce qu’elles se retrouveront à leur vraie place. Mais c’est le Christ qui va faire référence dans nos vies, tout va s’harmoniser autour de lui. C’est cela, avoir la Vie. Aussi, j’ai envie de vous dire, comme le psaume1: « Il faut sur ton chemin choisir, La vie ou la mort ». Dieu et non les idoles. »

 

P. Luc Jourdan, église Saint Vincent à Castelnau le Lez.