Les nouvelles communautés regroupent plusieurs états de vie – c’est-à-dire des « religieux » ou présentés tels et en habit, des couples avec ou sans enfants et des laïcs consacrés ou pas…Ces communautés se prétendent religieuses ce qui est une imposture puisque dans  la grande majorité, elles ne sont que des associations de laïcs.

Tout ce beau monde suit une règle rigoureuse de travail et de prière, qui se présente monastique,  sous vœu de pauvreté et d’obéissance à un « berger ». Sous caution de l’évêque du lieu.

 

Plusieurs questions se posent et pas des moindres :

I – La famille parentale

Une famille par définition est déjà une communauté. Le père et la mère sont par leur autorité parentale, responsables de leurs enfants.

Que devient cette autorité parentale puisqu’ils sont tous deux soumis à un vœu d’obéissance et de pauvreté  abusifs dans une association de laïcs ? Le « berger » a-t-il regard sur leur vie de couple ? Peut-il intervenir ? Cette vie de couple quelle est-elle dans une vie communautaire imposée ?

Comment peuvent-ils décider pour le bien de leur enfant alors qu’ils doivent tout soumettre à un berger et qu’ils n’ont aucune autonomie financière ? Ils travaillent à la communauté et à son seul profit puisqu’ils ne reçoivent pas de salaire

Qui décide pour l’enfant ? Les parents ou le « berger » ? De l’organisation de sa vie ? De ses besoins ? Puisque les parents  sont aussi soumis à un vœu abusif de pauvreté, qui paye lorsqu’il faut acheter de quoi pourvoir aux besoins des enfants (vêtements, chaussures, livres, etc.) ? Les parents suivent une vie de prière monacale, qui s’occupe des enfants à l’heure des offices ? Des nourrissons ? Des garderies ?

Plus tard, qui décidera de sa scolarisation et où ? De ses études ? De son avenir ? Qui payera ?

 

II – L’enfant

Est-il normal qu’un enfant grandisse dans une communauté religieuse ou ses parents n’ont pas de pouvoir de décision, pas d’argent ? De facto, où lui aussi est engagé ? Quelle intimité peut avoir un jeune dans un lieu où ses parents, même s’ils ont un appartement qui leur est dévolu, sont, à tout instant, disponibles pour la vie communautaire qui de facto est imposée à l’enfant.

Quelle vie relationnelle a-t-il avec d’autres enfants de son âge ?

Comment cet enfant peut-il être perçu par les autres enfants de sa classe ?

Quel regard porte un enfant sur ses parents soumis à l’autorité d’un « berger » ? Quelle image a-t-il sous les yeux, chaque jour, pour pouvoir  construire sa personnalité et acquérir une vraie autonomie ?

Quelle liberté de choix est la sienne dans une communauté où tous les actes du quotidien ont un sens religieux ? Une communauté qui n’est pas engagée dans la société, qui vit enfermée sur le groupe, quel impact cela a-t-il sur sa vie sociale ? Plus tard sur sa vie amoureuse, sa vie familiale ?

 

III – Les grands-parents, la fratrie, les membres de la famille, les amis …

Les parents sous emprise du berger, par le vœu d’obéissance abusif, sont-ils libres des relations familiales comme de leurs relations amicales ou autres, sans avoir à en référer au « berger » ? Ils n’exercent aucun métier à l’extérieur, ils travaillent au seul profit de la communauté. Qui payera leur retraite plus tard ? Quelle liberté ont-ils s’ils veulent quitter la communauté, sans argent et sans expérience professionnelle ?  Et en charge de famille ?

Comment inclut-on les grands-parents et les membres de la famille dans un lieu communautaire voué à la prière ? Comment peut se retrouver une famille dans ce cadre très formaté et rigide ? Quelle liberté ont les parents communautaires et leurs enfants, d’assister aux fêtes familiales des membres de leur famille : baptême, mariage, réunion familiales, etc. ? Qu’est ce qui est prioritaire : la vie familiale ou la communauté ? Lorsqu’ils hériteront des grands parents, où ira l’héritage puisqu’ils sont soumis au vœu abusif de pauvreté ?

On voit malheureusement que la plupart du temps, les liens familiaux sont distendus voire rompus… Selon les témoignages d’ex-communautaires, la coupure avec la famille se fait peu à peu puisque désormais, c’est la communauté qui la remplace. Une communauté qui phagocyte les parents mais aussi l’enfant coupé de son histoire familiale, de ses racines… Son seul repère sera la communauté dont il est un pion et ses parents les objets. L’enfant comme ses parents, sera formaté.

Ce vécu « monacal » régit par la loi de la communauté, coupé des liens sociaux normaux pour une famille (engagements, vie amicale, liberté de choisir le programme de sa journée avec les enfants, décider de leur vacances, etc.) n’est-ce pas du communautarisme ?

 

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