Depuis quelques années … les scandales concernant l’Eglise s’accumulent …

 

Bien sûr, comme toute institution, l’Eglise connaît des dérapages financiers, politiques, mais c’est dans le domaine de l’horreur, du mal absolu, que l’Eglise se décrédibilise : dans la pédophilie et les manipulations mentales (dites manipulations psycho-spirituelles ) .

 

Elle tente de nier, de camoufler, puis de minimiser (en dénigrant les faits et les victimes) et surtout elle s’active pour réduire les faits à des cas particuliers (en empéchant toute mise en lien, toute étude chiffrée …).

 

Or, nos observations nous amènent à envisager les dérives de l’Eglise (les abus sexuels comme les abus spirituels), non comme des évènements isolés, des déviances accidentelles, personnelles, mais comme un phénomène systémique. Pourquoi ?

 

En raison des trois éléments suivants :

 

1- L’Eglise est une forteresse, un monde clos

L’Omerta règne en maître. Rien ne doit sortir ! Elle a ses propres lois, le Droit Canonique .Et l’institution a développé une culture du secret très forte .

Ses membres sont tenus au silence par une hiérarchisation puissante, par l’isolement (les lois civiles du pays semblent éloignées), par les vœux d’obéissance, par l’obligation de fraternité (comment dénoncer son « frère »?) et par l’ignorance et le sentiment d’infériorité des laïcs.

De plus, sa dimension internationale la pousse à se situer symboliquement, au dessus des Etats et de leurs lois et favorisent la circulation et les déplacements des personnes (les journalistes ont bien montré l’utilisation de cette stratégie échappatoire) .

 

2-L’Eglise est un lieu de vie artificiel

Les lois naturelles, biologiques (libido,vie affective et sexuelle, désir d’enfant, besoin de repos etc) et les lois naturelles, psychiques (besoin de liberté, besoin de l’affection de ses proches, besoin de créativité, d’ouverture etc) ne trouvent pas toujours à s’exprimer et à se réaliser ou à se sublimer, se transcender .

Les modes de vie (collective ou solitaire) entre personnes qui ne se sont pas choisies, constituent des situations complexes aux contraintes certaines . Au fil des ans, les personnes perdent peu à peu le principe de réalité et avec, le sens de la hiérarchie des valeurs et le sens des responsabilités . A cette évolution s’ajoute le verrouillage de l’émotionnel et pour survivre le glissement vers une sensiblerie (très typée : sourires béats, réactions enfantines naïves, voix doucereuses en toutes circonstances ..) qui se substitue à une vie émotionnelle adulte . Ces personnes restent bloquées à un stade non adulte de leur vie psychique .

L’institution a-t-elle vraiment pris en compte ces réalités ? Ne se contente-t-elle pas d’un formatage des personnalités ?

 

3-L’Eglise est une excellente niche sociale

La question de la sexualité et de la parentalité étant occultée, l’Eglise constitue un lieu de vie confortable pour les personnes avec des problématiques sexuelles, d »autant plus que la société leur renvoit une reconnaissance satisfaisante .C’est le même constat qui s’impose pour les personnalités déviantes (goût excessif du pouvoir, pervers narcissiques, manipulateurs…) la dimension spirituelle leur permet de camoufler leurs discours déviants et les dédouane de toute responsabilité . Sur un plan pratique, l’institution n’est pas regardante sur les diplômes, les compétences et le passé (pas de casier judiciaire vierge à fournir … comme pour le BAFA ! ) , permet une ascension sociale intéressante, donne un certain statut social et fournit les filets de sécurité (en cas de problème elle protège ) .C’est bien une niche sociale !

 

Bien sûr, cette analyse est succincte et à charge car en réaction aux nombreux scandales révélés ces dernières années .

Bien sûr, on rencontre des hommes, des femmes, adultes, responsables, très épanouis dans l’Eglise .

Bien sûr, il existe de vrais appels à suivre le Christ .

Bien sûr, la vie spirituelle, la prière permettent de transcender le quotidien .

 

Mais cela ne doit pas faire taire la raison et nous empécher tout questionnement, toute observation car il en va de la crédibilité de l’Eglise et surtout de sa fidélité au message du Christ .

 

La question de tant de scandales gravissimes mérite d’être posée et creusée … car il apparaît que porter un regard systémique sur les dérives de l’Eglise permettrait : une meilleure reconnaissance des victimes et des faits, une compréhension plus fine des causes, une réponse plus ajustée avec une Prévention efficace …pour qu’adviennent la Vérité, la Justice et la Charité .

 

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