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Le non paiement des cotisations sociales  par les communautés charismatiques,  est  connu depuis longtemps. Des parents l’ont dénoncé à l’épiscopat dès 2001. Leurs enfants étaient utilisés dans un travail épuisant  sans cotisation ni de sécurité sociale, ni de retraite. A l’époque, ils avaient qualifié ce système d’esclavagiste. Ils ont démontré qu’un jeune entrant dans ces communautés perdait ses droits de citoyen, ce qui s’appelle du communautarisme. Cela dure depuis des décennies. En toute impunité. Faut-il s’étonner si aujourd’hui, et pourquoi seulement aujourd’hui, d’ex-communautaires viennent demander leur dû ?

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On lit dans un article de La Croix paru en octobre 2016 et intitulé : 

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Les anciens membres de communautés nouvelles se battent pour leur retraite

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http://www.la-croix.com/Religion/France/Les-anciens-membres-de-communautes-nouvelles-se-battent-pour-leur-retraite-2016-10-11-1200795477

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« Faute d’avoir cotisé pendant plusieurs années, des centaines d’anciens membres de communautés nouvelles vont se retrouver avec une retraite amputée. Certains entament des démarches judiciaires pour faire valoir leurs droits. »

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La journaliste de La Croix fait une inversion malheureuse « Faute d’avoir cotisé… » Non ! Ce sont les communautés qui ont refusé de cotiser pour leurs communautaires. Ce que prouve l’article qui  continue :

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« Comme d’autres communautés nouvelles, les Béatitudes assumaient pleinement leur choix : « …Exiger cela (cotiser à la Cavimac, NDLR) de la part de tous les membres entraînerait des dépenses telles que la Communauté devrait rapidement fermer ses portes », peut-on lire dans les statuts de 1994. « On nous enseignait alors qu’il ne fallait pas s’occuper des choses matérielles, Dieu veillerait sur nous comme sur les oiseaux du ciel. Mais une fois qu’on s’en va, on n’a plus rien », déplore aujourd’hui Gilles. »

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Il semble bien, hélas, que « les oiseaux du ciel » s’avèrent des oiseaux de proie. Puisque les Béatitudes assumaient pleinement leurs choix, il faut maintenant parler au présent, elles doivent l’assumer aujourd’hui tout aussi « pleinement » en payant.

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Le contournement de la loi s’est fait dans le mépris de la plus élémentaire justice sociale, et de l’avenir des personnes :

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«  Certaines sœurs consacrées, par exemple, ont été déclarées comme « étudiantes », « bénévoles », ou encore « jeunes filles au pair » si bien qu’elles se retrouvent avec 50 % des trimestres cotisés… « Aujourd’hui, ces années blanches de toutes cotisations pèsent très lourd sur l’avenir et la vieillesse de ceux qui sont sortis après 10, 15, voire 30 ans de vie communautaire et professionnelle », alerte un collectif d’anciens membres de l’Office culturel de Cluny, qui a lancé récemment un site Internet pour informer et soutenir dans leurs démarches ceux « ayant subi les mêmes préjudices ».

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L’article poursuit au sujet de ces communautés : « Le plus souvent, elles préfèrent attendre l’heure de la retraite, n’étant pas en mesure de débourser d’un seul coup les sommes impliquées. Mais la prescription étant de trois ans en matière de sécurité sociale, ce règlement est laissé à l’appréciation des communautés »

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L’indécence est à son comble. Des communautés qui pendant des décennies ont piétiné la loi, invoquent aujourd’hui la loi pour bénéficier d’une prescription de trois ans. C’est une honte ! Surtout lorsqu’on constate, entre autres communautés, l’empire immobilier des Béatitudes, plus leurs activités très lucratives : éditions, sessions, retraites, chambres d’hôtes, gîtes de France etc. Ne seraient ce pas des biens acquis grâce au travail caché de leurs communautaires qui donnaient bénévolement le meilleur d’eux-mêmes puisque « c’était pour Dieu » ?

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Voir le reportage de Sophie Bonnet pour Canal + « Une secte aux portes du Vatican »

https://www.youtube.com/watch?v=jLFMyjuRU10

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Sur le site Calaméo, sous la plume de Bernard Dupont-Lafenêtre on trouve un document fort intéressant sur le présent sujet :

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« La communauté des Béatitudes à Blagnac. Refuge illégal de nombreuses associations. »

http://fr.calameo.com/books/0028277707d73a04160fe

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La liste de ces nombreuses associations est un véritable dédale. Mais leur nombre impressionnant suggère un solide  empire financier. Alors que leurs ex-communautaires sont dans le dénuement, comme le dit l’article :   

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 « Quel avenir, de fait, pour ces anciens membres de communautés nouvelles, prêtres ou laïcs qui, pendant des années, ont vécu dans un no man’s land juridique ? »

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La question est dramatique. Comment se fait-il que l’épiscopat si prompt à donner des leçons de justice sociale, ait accepté de couvrir ce que La Croix appelle pudiquement ce  no man’s land ? C’est à l’autorité ecclésiale qui reconnait et protège  les communautés mises en cause, à exiger qu’elles réparent totalement leurs très graves manquements à la loi et aux personnes. Jusqu’ici, les ex-communautaires sans ressources bénéficiaient des aides de l’Etat. Ce qui n’est pas normal.

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Le mérite de cet article est de mettre en lumière ces marchands dans le temple. Faudrait-il encore que la « « providence » de l’Etat assume les retraites que ces communautés au nom de la « providence divine » n’ont pas voulu payer ? La réponse est pourquoi pas, en procédant à la saisie judiciaire des biens immobiliers de ces esclavagistes modernes et d’affecter le produit des ventes à l’apurement des retraites de ces malheureux exploités.  

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