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Si vous souhaitez prendre connaissance de l’audition complète au Sénat de la Présidente du CCMM., voir le site :

https://www.ccmm.asso.fr/audition-de-la-presidente-du-ccmm/

Nous en publions la partie qui concerne plus particulièrement les dérives sectaires que nous dénonçons :

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Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Auditions)

Repères ?

Audition de la présidente du CCMM

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 « 11 Avr 2013 Abus de faiblesse |

Audition au Sénat : le 13 novembre 2012. Annie GUIBERT : Présidente du Centre Contre les Manipulations Mentales (CCMM – Centre Roger Ikor) Jean-Claude DUBOIS :Président du CCMM- Centre Val de Loire et Laure TELO : Présidente du CCMM – Ile de France
Monsieur le Président, Monsieur le Rapporteur, Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,

C’est un honneur et un plaisir pour moi de m’exprimer aujourd’hui devant la Haute Assemblée en qualité de Présidente du Centre Contre les Manipulations Mentales : Centre Roger IKOR, et sur le thème « Influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé ».

(…)

Dans le cadre des dérives thérapeutiques, il faut aussi parler des dérives du psycho spirituel. Le CCMM a publié en septembre 2012 un livre dit « Livre noir de l’emprise psycho- spirituelle ». Ce livre écrit par le Collectif CCMM des victimes du psycho spirituel est un signal d’alarme. C’est un appel aux responsables de l’Eglise catholique et aux Pouvoirs Publics. Il présente des témoignages circonstanciés de familles catholiques ; témoignages simples et émouvants par leur sincérité et par la détresse qu’ils dépeignent.

Si l’on applique les critères communément admis pour définir une dérive sectaire, il en ressort clairement que la réponse est déplorablement positive !

 

  • déstabilisation mentale •exigences financières •rupture familiale •atteinte à l’intégrité physique : méthode de soins charlatanesques, dérives sexuelles, conditions de vie destructrices •embrigadement des enfants La plupart des témoignages, viennent de victimes brisées et de familles détruites par les sessions de l’Agapè du Puy en Velay. Ces sessions ont été initiées par Bernard Dubois, pédiatre, alors qu’il était berger (responsable) de la Communauté des Béatitudes de Château St Luc près de Castres. Au fur et à mesure des témoignages, nous retrouvons toujours les mêmes personnes autour desquelles s’organisent les pratiques du psycho- spirituel et des sessions dites de guérison : le Docteur Bernard Dubois, Anne Merlo, Fernand Sanchez, Philippe Madre, Gérard Croissant, les Fourchaud, tous membres de la Communauté des Béatitudes – au moins au début- et à l’origine de pratiques pour le moins douteuses et déviantes.

 

Est-il du rôle de l’Eglise de réaliser des psychothérapies sauvages avec des psychothérapeutes auto proclamés ?

A ce stade, le silence assourdissant de l’Eglise et des Pouvoirs Publics n’est plus acceptable. On comprend que les familles ne puissent se contenter du déni ou au mieux des prières de certains évêques !

Le CCMM demandent que les évêques de France condamnent fermement et sans ambiguïté, certaines pratiques en usage dans le renouveau charismatique, et, tout particulièrement, celles qui renvoient au psycho spirituel et à la pratique de l’agapè thérapie.

Ainsi, fidèle à ses principes qui le conduisent à dénoncer ce qui est susceptible de déstabiliser les individus et de les placer dans un état de déséquilibre et de dépendance physique et psychologique, le CCMM réclame la condamnation du psycho spirituel et de tous ceux qui continuent à le promouvoir. Le CCMM réclame instamment la condamnation et la fin des sessions dites « de guérison ». Nous comptons sur les Pouvoirs Publics pour renforcer nos exigences !

Je laisse à madame TELO membre du Collectif, le soin de conclure sur ce point :

« L’Eglise catholique doit admettre publiquement le déni dont elle a fait preuve depuis de trop longues années à l’égard de ces pratiques condamnables. Ce qui importe avant tout, c’est la prise en charge des victimes, et de leur légitime besoin de justice et de réparation. Les autorités ecclésiales doivent donc rapidement non seulement reconnaître l’ampleur des dégâts occasionnés par des pratiques psycho- spirituelles tolérées en son sein, mais aussi accepter de prendre en charge la reconstruction physique, psychologique et sociale des victimes directes et de leurs proches pour qu’elles parviennent à reconstruire leur vie et à renouer les liens familiaux qui ont été brisés »

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Annie Guibert : Monsieur le Président, Monsieur le Rapporteur, Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs, je voudrais attirer votre attention sur une de nos préoccupations les plus frustrantes :

Comment sortir une personne de l’emprise mentale d’une secte ou d’un individu manipulateur ?

 

  • Tous les acteurs de la lutte contre les dérives sectaires semblent avoir des idées pour prendre en charge les « sortants ». Encore faut-il être sorti ! Tout n’est pas au point, tout n’est pas fait ! Mais tous, nous y pensons et nous faisons de notre mieux.

Mais comment répondre aux familles accablées qui s’adressent à nous ? Quel statut légal donner à ces familles. Elles ne sont pas victimes aux yeux de la loi, elles ne sont pas témoins puisqu’il n’y a pas de procès en cours. Elles ne peuvent que faire une demande auprès du RIF, d’une recherche dans l’intérêt des familles. Dans le cas ou la ou les personnes sont retrouvées et si elles refusent la mise en relation, alors l’affaire s’éteint.

Nous leur donnons des conseils, les aidons à rédiger leurs démarches auprès des pouvoirs publics ; nous les soutenons moralement et psychologiquement, nous les accompagnons parfois pendant de longues années.

Nous attendons tous « le déclic » qui permettra à leur parent ou ami de se libérer.

Mais le fameux déclic ne vient pas si souvent !

 

  • Le constat est cruel : l’arsenal législatif actuel ne protège pas suffisamment les victimes d’emprise mentale. Sur le terrain, force est de constater, encore aujourd’hui, que les victimes sont souvent laissées pour compte ! La loi ne protège pas suffisamment les victimes ; les familles se heurtent, au plan juridique, à l’absence d’intérêt à agir.

Si le dispositif juridique français est tout à la fois exceptionnel et pragmatique, il me faut en souligner les limites.

Certes, la loi About – Picard a fait entrer l’emprise mentale dans le champ législatif, et ce texte constitue un véritable progrès.

 

  • Dans une publication récente adressée à tous les parlementaires français, « Le Manifeste pour une législation efficace de protection des victimes d’emprise mentale », le CCMM souligne, les difficultés d’application de la loi About- Picard et ses limites.

En effet, actuellement, la quasi totalité de la jurisprudence estime que la plainte n’est recevable que par l’adepte – victime, une fois qu’elle a pris conscience du fait qu’elle était abusée… Or, pour cela, encore faut-il être sorti de l’emprise mentale. La jurisprudence est à étendre !

Ce manifeste milite en faveur de l’extension de la jurisprudence, notamment pour la recevabilité des familles à déposer plainte pour abus de faiblesse :

Les propositions formulées dans ce manifeste répondent à un constat simple et récurrent : lorsqu’un proche est placé sous emprise mentale changeant du jour au lendemain son mode de vie et coupant les ponts avec tous, au risque de se mettre en danger, les familles sont impuissantes à agir.

Il a déjà été rappelé qu’une des difficultés pour les familles face à un proche placé sous emprise mentale, réside dans le fait que leur plainte n’était pas prise en compte au prétexte qu’une personne majeure était libre de faire ce qu’elle voulait…

 

Les propositions du CCMM pour de nouvelles avancées législatives :

Jurisprudence à étendre : la recevabilité des familles à déposer plainte pour abus de faiblesse

Pour un nouveau mode de protection civile : le recours au juge des majeurs protégés,

L’introduction de la manipulation mentale dans le code civil comme vice du consentement

L’introduction de la mise sous emprise mentale préjudiciable comme délit autonome. »

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