La quête du paradis perdu …

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Le nouvel Enfant Jésus

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Il est difficile de traiter ce sujet en quelques pages, ce texte n’en  est qu’un résumé. Un fil conducteur. Vous trouverez sur ce site de nombreux documents qui approfondissent ce phénomène venu du Nouvel Âge, sa doctrine,  et en démontrent les dégâts.

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L’origine

C’est le renouveau charismatique entré dans l’Eglise dans les années 1970. 

Voir « Le renouveau charismatique dévoilé »

dont nous citons quelques extraits :

« … c’est après mai 68, que se sont présentées aux portes de notre Eglise, des personnes  aux parcours chaotiques,  revenues des chemins de Katmandou, de la méditation transcendantale, de Lanza del Vasto ou d’ailleurs, voire transfuges d’églises pentecôtistes, à la recherche du paradis perdu. Auréolés de leurs ambiguïtés à la mode du temps, ces nouveaux venus ont vite fait des adeptes en mal de repères, qui se retrouvaient dans cette « recherche intérieure ». Ensemble ils ont fondé de nouvelles communautés. Des nouveaux comportements religieux surprenants pour les catholiques d’après Vatican II qui voyaient là un épiphénomène marginal à l’Eglise, pour accueillir selon l’expression désormais consacrée, les « blessés de la vie. (…) Ces fondations s’enfilant les unes derrière les autres sans plus de discernement, l’Eglise prudente, leur a donné des évêques pour les suivre. Emballés par le nombre exponentiel de ces nouveaux « convertis » , qu’ils ont vite qualifiés de  «  chance pour l’Eglise »,  ils  n’ont guère été vigilants sur la doctrine des fondateurs et l’origine du mouvement.

Quant à leur religiosité-doctrine psycho-spirituelle venue du Nouvel-Âge, elle s’est « enrichie » de PNL, Analyse transactionnelle, Hypnose Erycksonienne, Ennéagramme, etc.,  selon l’imagination – ou le délire ? – des psychothérapeutes auto-proclamés au nom de la foi, qui faisaient et font  recette de ces pratiques.(…) cette nouveauté « dans le vent » (lequel ?) de « docteurs-es-blessures-guérisons » bien insérée dans l’Eglise(…) rameute encore de partout, dans ces sessions (…)  des adeptes de l’ego… »

Ces « adeptes de l’ego », infestés par les diverses expériences « spirituelles » de  leur cursus chaotique, ont élaboré une nouvelle doctrine : le psycho-spirituel. 

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Qu’est-ce que le psycho-spirituel ?

C’est un amalgame entre le psychologique et le spirituel, qui plonge la pensée dans la  confusion, en exacerbant les « ressentis » jusqu’à faire sombrer la raison,. C’est la religiosité des émotions de l’ego. Le mal-être est  incombé à un manque d’amour, des fautes de toutes sortes, dont généralement  les parents, et les proches, jusqu’aux ancêtres morts, sont responsables. Le titulaire de l’ego étant bien sûr la victime toute blanche donc irresponsable. Cette religiosité psycho-spirituelle délirante est devenue  une prétendue thérapie faite dans l’Eglise, dont les dégâts ne sont plus à démontrer. Pour comprendre son fonctionnement, à  consulter sur le site le document :

Psycho-spirituel et faux souvenirs

L’élaboration de ce phénomène du mal « subi »,  est sous tendu par l’obsession de la  perfection perdue à cause des fautes réelles ou induites des parents. Une quête à la poursuite d’une restauration  divine qui nie toute finitude, donc toute humanité.

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Un obstacle les parents

Quelques éléments du processus : 

Ce  texte trouvé dans la revue « Feu et Lumière » n° 242, en est un exemple :

« Les parents dont nous avons rêvé (nous nous demandions même parfois si nous étions les enfants de nos parents, si nous n’avions pas été adoptés ou échangés…) existent bien. Jésus est venu nous dire que Dieu est un père très aimant.(…) Nos parents ne nous ont jamais donné la vie. Dieu seul, notre vrai Papa-Maman, l’a donnée à travers eux et s’ils ont été des relais importants, ils ne sont que des relais qui ont fait, au mieux, ce qu’ils pouvaient. L’amour inconditionnel existe et m’abreuve réellement au fond de moi. C’est pourquoi aujourd’hui je vais renaître en petit enfant de Dieu et me laisser aimer par lui. »

La confusion de ce texte est évidente. Il propose les parents « dont nous avons rêvés » : Dieu, le vrai papa-maman. Une chimère où l’on substitue Dieu – quel dieu ? – aux parents sensés ne pas avoir donné la vie, n’être que des relais. L’amour inconditionnel non défini semble ne venir que de Dieu, ce qui implique de renaitre en petit enfant de Dieu. Un nouvel Enfant-Jésus ? Un être divin ? Réduire les parents à des relais est restrictif,  péjoratif, et dévalorisant. Les parents n’ont pas à être parfaits, ils doivent être bons et aimer. L’auteur oublie que lesdits relais sont unis par le mariage, par le sacrement de mariage pour les cathos, d’où jaillit la vie donnée par amour. C’est la réalité du quotidien qui fracasse l’imaginaire de ces aberrations.

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Une régression  infantile

Dans la revue « Carmel » N° 75, on lit sous la plume d’un initiateur du psycho-spirituel   : 

Page 5:« Il suffit d’une fois pour créer une première blessure : maman est partie faire des courses, en laissant son bébé tout seul. A son réveil, (…) il pleure et personne ne vient. Il fait alors douloureusement l’expérience (…)  de l’absence de l’amour en face de son désir. Cette situation est insupportable car il n’a pas  été préparé : il n’a pas été créé pour cela. (…).Puisque la relation d’amour à sa source – c’est-à-dire papa et maman, préfiguration du visage de Dieu- ne le comble pas, il coupe cette relation où il ne reçoit pas l’amour qu’il attend … »

Ce qui frappe d’abord c’est la dite première blessure « bébé pleure, maman n’est pas venue ». Nous partageons tous la gravissime blessure du berceau ! Ce qui devient insensé, c’est qu’à partir de cette banalité, on puisse élaborer des théories aussi délirantes pour conclure que Bébé coupe cette relation où il ne reçoit pas d’amour… ».  

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La vocation divine

Page 5: (…) L’enfant manque de cet essentiel dont il a tant besoin, l’amour divin ».

Page 6: (…) Nous ne sommes plus dans notre vocation initiale qui est de vivre la plénitude de l’amour divin. « (…)

La vocation initiale est compromise…par la blessure du berceau. Devant la gravité de la chose, nous aimerions savoir quelle est cette « vocation initiale » théologiquement non définie par son auteur ? L’enfant manque de l’amour divin ! L’amour divin serait-il dans la nécessité de se mesurer et de se transmettre à l’aune des théories de l’auteur ? « Vocation initiale… manque d’amour divin… » Que de confusions ! Qui est ce dieu ?

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La renaissance

La suite page 6 « Car pour découvrir réellement que Dieu est Père, qu’il m’enfante comme une Mère, il faut prendre conscience des blessures paternelles et maternelles, et de l’obstacle qu’elles représentent dans la découverte intime de la paternité de Dieu envers moi : la guérison intérieure consiste à parcourir ce chemin de retour au Père. « 

Tout ce charabia pour « prendre conscience des blessures paternelles et maternelles, et de l’obstacle qu’elles représentent dans la découverte intime de la paternité de Dieu … ». C’est-à-dire,  pour prouver la nocivité parentale.  Ce qui permet d’imposer une dite « guérison intérieure » en vue de « parcourir ce chemin de retour au Père ».

Un chemin bien codé qui mène les adeptes à leur nouvelle naissance en Dieu.

Pour plus d’explications, voir « le dévoilement de l’Agapè »

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Finalité : le nouvel Enfant-Jésus

De même auteur, dans la session « Anthropologie du combat spirituel » :

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« Le petit enfant dans le sein maternel est extrêmement réceptif à la manière dont il est accueilli. Il sait reconnaitre l’amour dont il a soif et ressent très douloureusement le manque d’affection. Il ne se trompe pas parce qu’il est créé à l’image de Dieu.(…)  C’est pourquoi le petit d’homme sait avec certitude qu’il est aimé ou non, selon la parole : Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu ».

L’auteur donne à ce petit enfant à naître ( !) une connaissance infaillible parce que d’origine divine, et il utilise hors contexte,  la parole de l’Evangile en St Jean, chapitre 1, verset 11 : « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli » pour le mettre en analogie avec l’Enfant-Jésus, non reçu par les siens puisque  né dans une crèche faute de place à l’auberge…

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La substitution de Dieu aux parents démontrés déchus, est finalisée. Le jeune plongé dans le psycho-spirituel comme dans l’eau de baptême, vient de renaitre de droit divin, en Enfant-Jésus, donc sans péché et tout puissant puisqu’il ne peut se tromper. Cette naissance divine déconnectée de toute réalité, le coupera de sa vie, de son histoire, de ses liens. Elle impactera son mode de vie, son avenir,  et toutes ses relations : familiales, relationnelles, professionnelles.

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Le naufrage du paradis perdu….

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Il est difficile de trouver le fil d’Ariane dans la confusion, les détours et les dédales du psycho-spirituel, et de sa recherche à la fois archaïque et toute puissante, de l’homme parfait, chimérique, qui dénie la finitude de tout être, donc son humanité. Un être qui devient dieu. Cependant il y a une logique implacable, celle de l’emprise sectaire d’une personne et le rejet de sa famille, de son histoire, de sa vie. 

Cette traque des « blessures » bloque le nécessaire travail psychologique qui se fait grâce aux frustrations des désirs qui ont le mérite de projeter en avant. Sans cette élaboration, on ne peut pas grandir. On reste figé, enfermé dans un monde infantile, victimes des autres mais d’abord de sa toute puissance infantile. 

Ce nouvel Enfant-Jésus par sa nouvelle naissance, est condamné à devenir  un petit dictateur qui ne voit dans l’autre qu’un objet soumis à ses désirs,  formaté dans le perfectionnisme psycho-spirituel qui tue l’amour. Élevé au droit divin, il détruira les autres sans état d’âme.  Où ira-t-il pour guérir d’un tel mal ?

Voir « Moi et mon droit »

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Ce qui est inadmissible,  c’est cet imbroglio dudit psychologique et dudit spirituel comme deux serpents emmêlés : on ne sait ni où est la queue de l’un, ni la tête de l’autre. C’est ce galimatias qui prétend guérir. De quoi ?  A quel titre ? Avec quelle formation ? Vérifié par qui ? Dans quel but ? Des personnes en sont revenues délabrées et doivent suivre des traitements souvent longs, des hospitalisations etc.  Est-il normal que l’Etat assume financièrement ces préjudices ? Ne s’agit-il pas d’exercice illégal de médecine sous couvert de religion ? Et de quelle religion ? Nous attendons que l’Eglise le précise.

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Ce qui est honteux, c’est l’emprise de cette nouvelle religion qui ne connait que des parents nocifs, voire maltraitants ou incestueux, des familles déficientes, de funestes  ancêtres etc. dont les « divinisés » seraient les victimes et ne trouveraient refuge que dans ces lieux d’Eglise où la doctrine déviante se diffuse. Des lieux où la charité passe d’abord par le portefeuille.   

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Ce qui est scandaleux, C’est que le Vatican, trop d’évêques, tout comme de nombreux responsables ecclésiaux, cautionnent ces théories toxiques qui tuent l’amour et n’ont plus rien de catholique. Serait-ce la nouvelle Eglise ou la projection des turpitudes qui se passent en son sein, avec lesquelles nos familles n’ont rien à voir ?

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Ce qui est tragique,  c’est  la déshumanisation galopante générée par ces théories surgies de l’imaginaire d’hommes encensés par l’Eglise.

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La recherche divine du paradis perdu, c’est le naufrage de l’humanité

Signe de bien des hérésies et de bien des idéologies qui ont fait des ravages.

Le psycho-spirituel n’en est qu’une de plus.

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