Critères de la communauté déviante

 

 

Vous avez été séduit

Vous avez découvert cette communauté charismatique, ou bien certains de ses membres qui vous ont séduit. Par leur joie, leur liturgie, leur façon de vivre, la nouveauté de l’approche dite catholique, etc. Et vous avez eu envie de les rejoindre. Tout est nouveau. Le discours rassurant, vous vous sentez reconnu, aimé, considéré dans des aspects que votre famille ne voyait pas. Il se peut qu’on vous ait démontré que vos études n’étaient que le désir de vos parents, que vous aviez bien d’autres possibilités, etc. Que vous, «  un super catho » est incompris dans ce monde perverti,  où il n’a rien à faire. Que Dieu vous appelait. Que vous êtes cette merveille ignorée de tous jusqu’à présent. Bref, vous avez rejoint « l’élite ». Vous découvrirez émerveillé la communauté « guérissante ». Vous êtes porté par les émotions de ses « charismes », ses paroles de connaissance etc. ses liturgies aux odeurs d’encens, ses chants répétitifs, les balancements hypnotiques. Vous découvrez un nouveau monde. 

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Le psycho-spirituel

Cette religiosité va faire de vous un parfait charismatique. Elle va noyer votre raison dans la confusion de sa bouillasse. Faire sombrer votre pauvre ego, dans le bouillonnement d’émotions provoquées. Changer votre histoire par les « révélations » de prétendues « blessures ». Vous déboussoler dans une traque  éperdue de « guérison » sans fin. Tout ceci dans l’Eglise, pourtant il est  irréfutable que ce n’est pas dans la foi catholique. Le psycho-spirituel prône un Jésus guérisseur en vu d’un royaume temporel. Celui des Pentecôtistes.  Notre Credo annonce Jésus Rédempteur pour la Vie Eternelle. Le psycho-spirituel est la religiosité du Nouvel Age d’où viennent toutes ces théories nocives de « blessures-guérison », aussi fumeuses sur le plan psychologique que théologique et dont la dangerosité n’est plus à démontrer.

 

L’engagement est immédiat

L’engagement c’est votre entrée. Le temps de « noviciat » est flou…Vous êtes absorbé d’emblée par les tâches qui sont imposées. De plus, vous êtes soumis à des vœux religieux. Or, dans la plupart des communautés du renouveau charismatique, vous êtes sans le savoir dans une communauté qui n’est pas une communauté religieuse mais une association de laïcs. Les vœux religieux sont abusifs. Tout comme l’habit que chacun porte et que l’on vous mettra sur le dos dans peu de temps pour votre plus grand bonheur. C’est une mascarade. 

Dans ce cadre, les vœux abusifs n’ont pour seule utilité la soumission de chacun au « responsable » qui n’a aucune autorité reconnue pour cela. Le sachant pourquoi il se la donne ? Comment l’évêque responsable de la communauté laisse t-il faire ? Cette mystification est la source de nombreuses dérives prévisibles dont l’évêque devient responsable par sa caution : qui ne dit mot consent.

 

L’utilisation dévoyée du vœu d’obéissance :

C’est par le vœu d’obéissance abusif que vous sera imposé et justifié de faire ce que l’on veut vous faire faire. Il vous faut obéir sans comprendre, sans discuter, aveuglement, au nom de Dieu. Le responsable vous impose sa volonté présentée comme celle de Dieu. Une manière d’annihiler l’esprit critique, la raison et la volonté. Au nom de l’obéissance, peu à peu, vous êtes totalement soumis à la volonté d’un « supérieur ». Vous n’existez plus comme personne, vous n’êtes plus qu’un objet utilisé selon son bon vouloir.

La relation avec les autres communautaires sera soumise au « responsable » qui la gèrera et interviendra selon son bon plaisir et ses besoins. 

Vous allez travailler pour la communauté, présentée comme l’Eglise. Un ersatz qui justifiera que vous ne rechigniez pas au travail jusqu’à l’épuisement.  

Les communautaires sont comme vous, des insulaires dont la « relation » passe par le cordon ombilical qui relie chacun au gourou. C’est lui qui tire les ficelles de ses marionnettes.

 

Le for externe et le for interne

L’obéissance, relève strictement du for externe. C’est-à-dire de ce qui regarde la règle de vie de la communauté. Elle ne concerne pas le for interne, c’est-à-dire ce que vous vivez intérieurement et que vous n’avez pas à livrer à votre responsable de communauté. S’il est prêtre, il ne doit pas être votre confesseur, pas davantage votre directeur spirituel. De la même manière une thérapie, si elle est nécessaire,  doit se faire par quelqu’un de diplômé et compétent, en dehors de la communauté.. Ceci relève de la sagesse. En effet, s’approprier le for interne d’une personne est un viol psychique et spirituel qui le livre à son prédateur.

La conscience et la liberté d’être et de pensée ne peuvent être soumises à l’obéissance.  En termes clairs : obéir, oui, à une règle que vous avez choisie mais si cette règle va à l’encontre de votre conscience, de la loi naturelle, de la loi morale, vous devez la refuser.

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La  communauté

Que vous propose la communauté comme avenir ? Elle exige de vous un engagement sans faille  mais à quoi s’engage t-elle envers vous ? Quels sont vos droits ? Comment sont utilisées vos compétences, vos études ? Au service de qui ? Quelles garanties sont les vôtres si vous décidez de quitter la communauté ? Bénéficiez-vous  des cotisations sociales et de retraites obligatoires ?

Des jeunes s’épuisent dans des travaux de construction très lourds. L’argent rentre souvent par les sessions, retraites et autres activités d’accueil dont la charge de travail est assurée par les communautaires  : ménage, cuisine, service etc.  Certaines  communautés ont des activités lucratives (médias, éditions, etc.) toujours à la charge des communautaires. Certaines jeunes ont été utilisées comme  bonne d’enfants des  responsables. De telles conditions sont-elles acceptables et justifiables ?  Peut-on  parler de « vocation religieuse »  ou d’utilisation de jeunes au seul profit de la communauté ? Le service de Dieu n’a pas à se confondre avec l’intérêt des responsables.

Nombre de communautés charismatiques ont déraillé, laissant du monde sur le carreau sans que les responsables ecclésiaux s’en émeuvent. Ce sont des années perdues, des personnes délabrées  voire des vies anéanties. Ces communautés dont la pérennité est loin d’être assurée, qu’ont-elles à offrir à un jeune hormis l’avenir plus qu’incertain de leur « expérience » charismatique ? Une expérience dont les dérives ont fait la une des médias. Voir, entre autres, l’émission de Canal + : Les Béatitudes une secte aux portes du Vatican qui démontre toutes ces dérives :