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– J’ai rencontré une communauté via un mouvement scout. Dans ce mouvement, chaque jeune, doit avoir un père spirituel. C’est dans ce cadre, que l’un des frères de cette communauté a décidé, sans me demander mon avis qu’il serait mon père spirituel. Cette relation devenue très prégnante, à mon insu, n’était qu’un filet d’émotionnel et d’affectif. Seule la culpabilisation à outrance était reine. Via chantage affectif, j’ai été contrainte de participer à tous les week-ends, tous les rassemblements et retraites de cette abbaye. Mon intelligence n’avait aucune place. J’ai heureusement rencontré une moniale, qui, par un travail intellectuel, a redonné sa place à la raison et au discernement. J’ai coupé tous liens avec cette abbaye. Il m’a fallu plusieurs années pour que mon affectif retrouve sa juste place. Depuis, j’ai retrouvé ma liberté, des relations normales avec mes amis.
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– Une de mes amies voulait entrer au couvent et m’a emmenée à plusieurs reprises dans une communauté, au sein de laquelle se trouvait son père spirituel. Puis, son père spirituel est devenu le lien. J’ai subi pendant plusieurs années une emprise effroyable. J’étais jeune, je n’avais aucune formation ni aucun discernement. Il se comportait comme un véritable gourou. Petit à petit il m’a prise sous sa coupe. Je n’arrivais pas à me défaire de ces liens, car il me culpabilisait sans cesse. Je devais écouter la musique qu’il me disait d’écouter, m’habiller selon ses goûts : je subissais critiques et remarques meurtrières. Je n’avais presque pas d’amis, car cette relation était exclusive. J’ai su plus tard qu’il était très proche d’une communauté nouvelle, et son père abbé était fan des retraites de guérison. Il avait décidé que j’avais une vocation religieuse, mais se moquait de mon avis. Pire, j’en ai parlé un jour à un prêtre qui ne m’a pas crue. Cette abbaye avait pignon sur rue. Heureusement, un prêtre jésuite m’a sortie de là, sans trop de dommages.
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– J’ai 16 ans et je participe pour la première fois à une retraite de 3 jours dans une Communauté Nouvelle experte dans les rassemblements de jeunes.
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Lors d’un temps de partage-relecture, j’exprime rapidement, clairement et respectueusement ma surprise d’avoir du longuement chercher mes blessures et mes faiblesses (objectif demandé par les diverses activités). En effet, je suis du genre à voir le verre à moitié plein ! Et je m’estime privilégié …J’argumente vite : « oui, je ne suis pas né dans une favela ! … et si je suis ici aujourd’hui c’est parce que mes parents ont payé la session et le transport !… »
Quand subitement, des animateurs me poussent à quitter la pièce A l’extérieur, ils tentent de me déstabiliser en pointant mon « incapacité » à rentrer dans la retraite, à prier … et mon « attitude néfaste » pour les autres …
Je suis saisi par :
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- le décalage entre ma prise de parole et la réaction des animateurs
- l’absence de liberté de pensée et de liberté d’expression
- la volonté de me culpabiliser, de me rendre fautif, malsain
- l’importance accordée aux « blessures »
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Je termine le week-end, totalement isolé…et je repars assuré que la forme fraternelle, moderne, festive ne sauve pas le fond négatif, violent, pervers …
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Le Renouveau Charismatique … se passera de moi !
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