Source : Centre Contre les Manipulations Mentales https://www.ccmm.asso.fr/criteres-de-detection/  

 

Critères de détection

Des critères élaborés sur la base du travail accompli par plusieurs commissions d’enquêtes parlementaires ont permis d’établir un faisceau d’indices facilitant la caractérisation d’un risque de dérive sectaire :

  la déstabilisation mentale

  le caractère exorbitant des exigences financières

  la rupture avec l’environnement d’origine

  l’existence d’atteintes à l’intégrité physique

  l’embrigadement des enfants

  le discours antisocial

  les troubles à l’ordre public

  l’importance des démêlés judiciaires

  l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels

  les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics.

Un seul critère ne suffit pas pour établir l’existence d’une dérive sectaire et tous les critères n’ont pas la même valeur. Le premier critère (déstabilisation mentale) est toutefois toujours présent dans les cas de dérives sectaires.

 Signaux d’alerte.. Ils peuvent toutefois aider des victimes, des proches de victimes, des acteurs institutionnels, professionnels ou associatifs, à déceler un risque de dérive sectaire.

 

Comment déceler l’influence sectaire dans le comportement d’un proche :

  adoption d’un langage propre au groupe

  modification des habitudes alimentaires ou vestimentaires

  refus de soins ou arrêt des traitements médicaux régulièrement prescrits

  situation de rupture avec la famille ou le milieu social et professionnel

  engagement exclusif pour le groupe

  soumission absolue, dévouement total aux dirigeants

  perte d’esprit critique

  réponse stéréotypée à toutes les interrogations existentielles.

  embrigadement des enfants

  existence d’atteintes à l’intégrité physique ou psychique

  manque de sommeil

 

Comment déceler l’influence sectaire en matière économique et financière ?

  acceptation d’exigences financières de plus en plus fortes et durables

  engagement dans un processus d’endettement

  legs ou donations à des personnes physiques ou morales en lien avec le groupe auquel appartient la victime

  obligation d’acheter ou de vendre certains matériels ou services comme condition incontournable d’appartenance au groupe

  participation à des conférences, stages, séminaires, retraites, en France ou à l’étranger

  existence d’escroqueries ou de publicité mensongère sur les qualités substantielles d’un produit ou d’un service

 

 Comment déceler l’influence sectaire dans le domaine de la vie sociale et démocratique ?

  discours antisocial ou anti démocratique

  critique des institutions de la République

  troubles à l’ordre public

  perturbation du fonctionnement normal des services publics (par exemple intrusion non autorisée dans les hôpitaux pour empêcher certains actes médicaux)

  existence de condamnations judiciaires ou ordinales

  détournement des circuits économiques traditionnels

  tentatives d’infiltration ou de déstabilisation des pouvoirs publics

  publication de documents ayant l’apparence d’un caractère officiel dénigrant certains services publics

 détournement de marques, dessins, titres et modèles officiels pour amener une confusion dans l’esprit du public

 

 

Source : Centre Contre les Manipulations Mentales  https://www.ccmm.asso.fr/techniques-de-destabilisation/

 

Techniques de déstabilisation

Pour amorcer le processus d’embrigadement, il faut déstabiliser la personne.

  1. La conscience connaît des variations progressives qui vont de l’extrême vigilance au sommeil.

Pour déstabiliser rapidement, on utilise des techniques de modifications de la conscience. Les états modifiés de conscience (EMC) fascinent et font peur. Ces états sont aussi appelés états de conscience supérieure, cinquième état de conscience, vie intérieure. De nombreux chercheurs en neurophysiologie pensent que ces états correspondent à ceux du sommeil, sommeil profond, coma avec expérience de mort imminente.

 

 Nous pouvons distinguer trois types d’EMC :

Les EMC par induction psychologique : méditation, transe, stress violent, régression hypnotique profonde, expériences de mort imminente, expérience hors du corps,

Les EMC par induction physiologique : sommeil, relaxation, déshydratation sévère, intoxication médicamenteuse, troubles métaboliques,

Les EMC mixtes qui associent l’induction psychologique à la modification de la physiologie du corps humain. Dans un EMC l’individu devient la proie ou peut se mettre sous l’emprise de tout individu qui cherche a faire fortune et à embrigader !

 

  1. Le désir d’emprise peut être défini comme une tendance très fondamentale à la neutralisation du désir d’autrui et nous pouvons là aussi distinguer deux types :

l’emprise obsessionnelle qui vise à traiter l’autre comme une chose manipulable jusqu’à ce qu’il soit dans une position de servitude,

l’emprise perverse qui cherche la fusion, qui entretient la confusion et refuse la séparation : l’autre est fasciné, capturé par le discours et par les rituels.

 

 Procédés de manipulation

Les très nombreux procédés de manipulation utilisés ont tous en commun d’organiser la régression psychologique de l’adepte. Manipuler, c’est utiliser à son profit l’immédiateté et la similitude pour y enfermer une personne et la diriger à sa convenance.

 

 La similitude :

faire croire à l’autre qu’on est identique à soi, qu’on a les mêmes intérêts, qu’on le reconnaît et qu’on l’approuve pour ce qu’il voudrait être,

substituer la simplicité des images partielles à la complexité de la réalité,

remplacer la réalité par des images artificielles qui font écran.

L’immédiateté : c’est enfermer l’autre pour rendre impossible toute prise de distance et donc tout questionnement.

 

 L’immédiateté concerne :

l’espace : promiscuité dans le groupe,

le temps : urgence permanente, répétition du même emploi du temps avec des lectures, chants, mantras, prières…

Il en résulte une immersion dans le groupe et une dilution de la personnalité de l’adepte entretenue par des manoeuvres hypnotiques, des régimes carencés, le manque de sommeil, l’excès d’occupation, l’enfermement dans une promiscuité permanente et imposée par le biais de stages.

La logique employée utilise exclusivement les amalgames induits seulement par des similitudes ponctuelles donc non justifiés :

identifications pour répartir le monde en « absolument bien »: le groupe et son chef, et « absolument mauvais »: l’extérieur,

pratique du bouc émissaire : rejet de tout ce qui va mal sur l’extérieur ou sur les « traîtres »,

utilisation du déni pour faire disparaître toutes les objections et les faits gênants.

 

 Il s’ensuit :

L’enfermement dans une sorte de citadelle peuplée uniquement de semblables achevés ou en formation, assiégée par des étrangers ennemis et qui sont dans l’impossibilité d’accepter les différences des autres non-conformes.

L’obligation de prosélytisme permanent : plus l’adepte rencontre une forte résistance « des ennemis » du groupe, plus sa croyance au groupe se renforce. Ces organisations mettent en oeuvre délibérément des méthodes de manipulation de personnes cibles, dans la perspective de les transformer en agents dociles, imperméables à toute autre influence et à leur service exclusif. La personne cible attirée par les objectifs présentés sera l’objet d’un véritable programme de transformation faisant appel aux techniques les plus sophistiquées de la psychologie moderne.

 

 Schématiquement, le programme se déroule en quatre phases :

I/ Attirer, séduire et motiver

en prenant en compte les motivations et la vulnérabilité de la personne, • en utilisant différents masques respectables : culturels, religieux, thérapeutiques, • en mettant à profit le contexte social dans lequel celle-ci évolue.

 

 II/ Déstabiliser en créant un cadre où la personne est :

inexperte, mise en cause, privée de repères et d’autocontrôle, mobilisée émotionnellement.

 

 III/ Mettre la personne en condition de dépendance par la déconstruction des repères internes :

nouvel univers de références dépendance et soumission volontaire.

 

 IV/ Mettre en œuvre un travail de reconstruction

par des effets d’identification au groupe mobilisant les émotions

par des méthodes de suggestion dérivant de l’hypnose

par l’exploitation des insatisfactions, doutes, refus, révoltes inexprimées

par des séances d’isolement, de perte de repères, de mise à distance du quotidien

par la culpabilisation, l’humilité imposée au néophyte, sous couvert d’abandon de l’ego.

 

 Quelques techniques de déstabilisation

La plupart des psychothérapies et des formations à forte implication personnelle comportent une part de remise en cause et une déstabilisation psychologique transitoire nécessaires pour une évolution personnelle.

L’énorme différence entre les méthodes qu’elles emploient et la manipulation mentale réside dans les suites et les finalités :

une thérapie vise à autonomiser et à libérer la personne,

les groupes sectaires visent, au contraire, à la rendre dépendante et conforme, à plus ou moins long terme, au modèle préétabli.

 

 Techniques ponctuelles :

la réactivation, la reviviscence des stress, l’analyse des motivations profondes « l’inavouable »,

la provocation des émotions,

le réveil de la culpabilité,

le psychodrame : interactions dramatisées,

le témoignage – le « dire-vrai »,

la répétition dans l’obéissance, y compris à des ordres délibérément absurdes,

l’implication progressive : escalade provoquée, • les exercices physiques : le corps mis en situation exposée,

le silence ou les interactions menaçantes,

l’invalidation des mots par la récusation des vocabulaires usuels,

l’insolite : ruptures logiques et associations incongrues,

l’utilisation de médiateurs non verbaux, • les consignes paradoxales ou floues.

 

 

Source : Centre Contre les Manipulations Mentales https://www.ccmm.asso.fr/processus-dembrigadement/

 

Processus d’embrigadement

I/ Les facteurs

La société actuelle traverse une crise économique mais aussi idéologique. Les bouleversements qui en résultent demandent à l’individu de pouvoir s’adapter et de s’inventer une place là où il n’y a plus de modèle préexistant. Certains font une mauvaise rencontre au moment où ils questionnent les manques et les incohérences de notre société.

 

 Crise et évolution de la société

La société évolue. Certaines de ses modifications profitent aux groupes sectaires et aux charlatans comme la crise de confiance en la science ou l’absence d’idéaux collectifs. Les Eglises traditionnelles connaissent aussi cette crise de confiance. L’explosion de la cellule familiale, le développement de la contre- culture ont profité aux théories New- Age qui se sont multipliées aux États-Unis dès 1960.

Ces théories sont le terreau de nombreuses pseudo-thérapies qui proposent de trouver l’épanouissement, voire de guérir ; par exemple, certains « thérapeutes » parlent d’enfants « indigos », c’est-à-dire surdoués et en contact avec des esprits extra-terrestres, pour expliquer l’autisme et les troubles du comportement. L’explosion de la demande concernant les produits biologiques ou écologiques s’inscrit dans ce mouvement de pensée car elle prétend s’opposer à la société de consommation et cet engouement profite aux escrocs de la santé. Ces modifications de la société ont des répercussions sur l’individu. Certains repères sont effacés, d’autres se transforment. Chacun doit trouver ses références et les réponses aux questions qu’il se pose.

 

 Questionnement individuel

L’adhésion à un groupe sectaire répond à une attente personnelle ou à un questionnement dont l’individu n’est pas nécessairement conscient. Ce questionnement peut être causé par les mutations de la société, mais il peut également trouver sa source dans l’histoire individuelle. Ces interrogations concernent souvent la gestion de l’information, l’origine et le sens de la vie, l’identité et l’accès au « bien-être ».

Quotidiennement, nous recevons beaucoup d’informations et nous avons à notre disposition les moyens pour en rechercher. Ces informations proviennent de différentes sources : recours aux experts, campagnes d’informations, statistiques, ou encore internet. L’individu se perçoit comme responsable de ce qu’il fait de ces informations mais il est parfois difficile de les synthétiser, de les comprendre, les organiser et de les intégrer. Il en résulte un sentiment de culpabilité et d’incompétence ; la personne cherche alors des réponses simples à ses questions concernant l’origine et l’organisation du monde. Un groupe déviant propose, puis impose, des réponses simplistes et affirme détenir les solutions pour « sauver » la planète et l’humanité ; ces groupes peuvent se présenter comme étant des Organisations Non Gouvernementales reconnues.

Les interrogations et les doutes se placent aussi au niveau individuel et les questions telles que : qui suis-je, comment me sentir mieux, quel est mon avenir, quelles sont mes origines, se posent de façon plus ou moins douloureuse à chacun. Si la personne se sent particulièrement désemparée face à ces questions par manque de repères et d’entourage ou si elle connaît une période particulièrement difficile à gérer, elle peut se diriger vers la personne ou le groupe qui lui donnera des réponses simples et rassurantes. L’adhésion à un groupe sectaire permet alors de se constituer une identité.

Cette recherche identitaire est liée à des facteurs personnels mais aussi à certaines modifications de la société, par exemple à la transmission intergénérationnelle. La transmission du savoir des aînés entre dans la constitution de l’identité. Ce savoir ne constitue plus une référence car les anciennes générations sont de plus en plus éloignées des nouvelles générations en raison de l’évolution technologique et des modes de vie.

Par ailleurs, la recherche de l’épanouissement et du bien-être personnel prédomine dans notre société. Les individus se lancent dans une démarche personnelle qui se veut authentique. Ils rencontrent alors très facilement des charlatans du bien- être. Le masque du bio écologique et du thérapeutique est préférentiellement utilisé dans ce cas.

L’élitisme des groupes sectaires (secrets révélés progressivement, affirmations telles que « vous êtes le meilleur ») permet une revalorisation narcissique. À l’opposé, la société rejette ceux qui ne répondent pas à l’exigence de productivité et de performance en tous domaines. Les questionnements, la recherche identitaire et la demande de reconnaissance sont récupérés par les groupes déviants ; ils se saisissent des questions et des difficultés personnelles pour progressivement imposer leurs conceptions.

Chacun, au cours de sa vie, est susceptible d’être concerné par l’un ces thèmes. Il s’agit alors de rester vigilant en toute circonstance et de conserver son esprit critique.

 

II/ La stratégie mise en œuvre

Pour gagner des adeptes dans toutes les couches de la société, les groupes sectaires développent une stratégie de séduction, ils multiplient les promesses et présentent une façade de masques irréprochables dissimulant les pièges de l’embrigadement.

Ce qui attire au départ :

dès l’abord, un accueil à forte chaleur humaine effaçant provisoirement le sentiment de solitude,

la nouveauté, l’insolite, le mystère excitant la curiosité,

la promesse d’une réussite professionnelle, d’un développement personnel, de pouvoirs,

la promesse d’un mieux-être, d’une guérison par des médecines alternatives,

le langage pseudo-scientifique, systématiquement encombré de néologismes destinés à donner le change,

le sentiment d’être utile. Ce qui sert de masque : • des propositions alléchantes et apparemment anodines,

un programme de santé : régime, exercice, « soins » pour se guérir et guérir les autres,

un programme de loisirs, de sports, de rencontre, de culture,

un programme d’encadrement par un rituel : initiation, cérémonies, méditation, célébrations en groupe,

un programme éducatif : avec une pédagogie de la réussite et la promesse d’un développement personnel,

un projet humanitaire,

une offre de formation professionnelle : management, connaissance de soi…,

une offre de prestations de service ou de sous-traitance des systèmes d’information de l’entreprise.

 

 Ce qui est masqué

les méthodes subtiles d’embrigadement progressif et de manipulation changeant la vision du monde, • les finalités : obtenir une allégeance inconditionnelle, (financière, intellectuelle, affective), renforçant les pouvoirs et les bénéfices des dirigeants.

les contraintes financières, de disponibilité, de choix ; ces contraintes, nulles au départ, majeures par la suite, conduisent à l’isolement progressif,

l’exigence d’exclusivité de « loyauté » au groupe et l’extrême difficulté à rompre,

les dangers : pour la liberté de jugement, la santé, l’insertion sociale, les liens familiaux, etc.,

la volonté de recueillir des fonds et de jouer un rôle dans les processus de décisions économiques.

 

 

 

Dans son discours à l’Organisation des Nations Unies, le 4 octobre 1965, Paul VI présente l’Église comme « experte en humanité ». C’est par ce même terme qu’il la définit dans son Encyclique «  Populorum Progression » (26 mars 1967). Dans son Encyclique « Spe Salvi » du 30 novembre 2007, Benoit XVI va plus loin précisant la « mesure de l’humanité » dans la souffrance. En voici quelques extraits :

 

– « La mesure de l’humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. Cela vaut pour chacun comme pour la société. Une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n’est pas capable de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine. »

– « Accepter l’autre qui souffre signifie, en effet, assumer en quelque manière sa souffrance, de façon qu’elle devienne aussi la mienne. Mais parce que maintenant elle est devenue souffrance partagée, dans laquelle il y a la présence d’un autre, cette souffrance est pénétrée par la lumière de l’amour. »

« Ou encore la capacité d’accepter la souffrance par amour du bien, de la vérité et de la justice est constitutive de la mesure de l’humanité, parce que si, en définitive, mon bien-être, mon intégrité sont plus importants que la vérité et la justice, alors la domination du plus fort l’emporte; alors règnent la violence et le mensonge. »

– « La vérité et la justice doivent être au-dessus de mon confort et de mon intégrité physique, autrement ma vie elle-même devient mensonge. Et enfin, le « oui » à l’amour est aussi source de souffrance, parce que l’amour exige toujours de sortir de mon moi, où je me laisse émonder et blesser. L’amour ne peut nullement exister sans ce renoncement qui m’est aussi douloureux à moi-même, autrement il devient pur égoïsme et, de ce fait, il s’annule lui-même comme tel. »

– « La foi chrétienne nous a montré que vérité, justice, amour ne sont pas simplement des idéaux, mais des réalités de très grande densité. »

 

La mesure de l’humanité

 

Ces quelques lignes de Benoit XVI écrites en 2007 démontrent une foi profonde,  une réelle humanité et une grande maturité. Qu’en est-il aujourd’hui dans les dérives que nous dénonçons ? 

 

– La mesure de l’humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre.

 

Des faits dramatiques de dérives sectaires, coupent les jeunes de leur familles, anéantissent leur avenir et les détruisent. Certains ont tenté de se suicider. L’épiscopat est parfaitement au courant de la gravité et de l’urgence de la situation. Voir le document « Blessure et guérison »

Les familles dans la souffrance elles aussi, se sont adressées à l’épiscopat. Réponse : mépris, silence et rejet. Donc Benoit XVI voit juste :

 

… si, en définitive, mon bien-être, mon intégrité sont plus importants que la vérité et la justice, alors la domination du plus fort l’emporte ; alors règnent la violence et le mensonge

 

Nosseigneurs entretiennent leur aura, leurs relations mondaines et leur paraître. Ils aiment les médias.  Ils sauvent leur image. Ils protègent leur confort, leur bien-être mais leur intégrité morale et spirituelle c’est moins sûr. La vérité et la justice ? Ils font de beaux discours, donnent des leçons aux autres, à la société, aux cathos lambdas qui s’illusionnent encore sur leur épiscopat, et ils piétinent dans l’Église la vérité et la justice sans état d’âme. Ont-ils encore la notion du bien et du mal ?

Ils exercent sur les victimes la domination de ceux qui ont le pouvoir et l’utilisent pour les écraser. De vieux parents n’ont pas revu leurs enfants  depuis vingt ans. Au fil des années, ces jeunes ont vieilli et se sont de plus en plus abîmés. Certains  parents proches de leur fin de vie ne les reverront plus …Pour débouter les familles et se protéger de ces dérives sectaires dont ils sont responsables, Nosseigneurs ont menti et continuent de mentir.  

 

Voir la lettre N° 1 http://www.derivesdansleglisecatholique.fr/?page_id=1758

Leur comportement est violent  parce qu’il vient du mensonge.

.

La foi chrétienne nous a montré que vérité, justice, amour ne sont pas simplement des idéaux, mais des réalités de très grande densité »

 

C’est cela qui a fait de l’Église une « experte en humanité ». Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas, car « la mesure de l’humanité » due aux souffrants et définit par Benoit XVI, est bafouée par ceux qui ont reçu le dépôt de la foi. Qu’ont-ils fait de l’humanité eux qui ont perdu la leur ?

 

 

Guérison de l’arbre généalogique par l’eucharistie. La foi catholique, obstacle à l’oecuménisme ?

 

Un petit livre paru aux Éditions Bénédictines en 1999: Ministère de l’Arbre Généalogique. La Guérison par l’eucharistie, interview du docteur Kenneth McAll, livre la pensée d’un anglican sur une pratique qui se répand de plus en plus dans le Renouveau Charismatique français.

 

McAll, né en 1910, est une médecin psychiatre anglican. Comme psychiatre, il a le souci de poser un diagnostic, comme chrétien, il cherche la cause du mal par un discernement dans l’Esprit Saint. Cette double expérience sous tend son ministère de la guérison de l’arbre généalogique par l’eucharistie. Concrètement, il dressa les arbres généalogiques de ses malades atteint de maladies psychiatriques, et présentait ses découvertes devant l’eucharistie. Les effets les plus surprenants se produisaient. Les paroles de l’institution de l’eucharistie prenaient une dimension toute nouvelle : il comprenait ce que voulait dire «pour vous et pour multitude»: cette paroles concernait les âmes perdues. Un travail patient lui permet, par l’analyse des symptômes d’un malade, de trouver quel est l’ancêtre qui présentait les mêmes symptômes. Tout ce travail médical est nécessaire avant de présenter l’arbre généalogique sur l’autel. Tel est son ministère, qui se veut à la fois scientifique et spirituel. Pour lui, toute maladie a une origine spirituelle et trouve sa guérison dans l’amour de Dieu. Un tableau termine le livre concernant trois cent quatre-vingt sept cas traités. La thérapie a consisté dans l’utilisation de l’eucharistie et la prière pour trois cent dix-neuf cas. Et la guérison est survenue en moins d’une semaine pour soixante-cinq pour cent des cas. Il fait état d’un taux de guérison de quatre-vingt quatre pour cent.

 

En un mot, pour lui, en psychiatrie, il ne suffit pas d’explorer la vie des malades, mais aussi celle de leurs ancêtres. Il est alors en mesure de connaître la racine du mal et d’appliquer une thérapie appropriées: le pardon et l’eucharistie, clés de la guérison.

 

Le Dr McAll est un pionnier qui a fait école, y compris chez les catholiques.

 

Mgr Milingo a préfacé son livre en français, Dom Amorth, exorciste du Vatican, n’hésite pas à le citer dans son livre. Henri Lemay, enfin, canadien de la Communauté de l’Alliance de Trois-Rivières, membre du ICCRS, qui est une référence dans le Renouveau catholique français, a introduit la guérison de l’arbre généalogique dans les sessions d’école de guérison qui sont en vogue chez les responsables du Renouveau Charismatique français. H. Lemay a laissé de côté la dimension médicale et a fait de la guérison de l’arbre généalogique par l’eucharistie une thérapie accessible à tous: d’où son utilisation par des responsables du Renouveau. Jean Pliya — auteur de deux livres qui ont eu leur succès: Eucharistie de guérison et de délivrance de l’arbre généalogique et encore Des ténèbres à la lumière. Osez prier pour la délivrance —, lui aussi, membre de l’ICCRS, a composé le texte d’une messe généalogique. C’est d’ailleurs à lui se réfèrent Thierry et Myriam Fourchaud dans le livre: Je serai guéri! Pour eux, faire célébrer des messes pour son arbre généalogique est non seulement un cadeau fait à ses ancêtres, mais aussi à toute leur descendance et à soi-même..

 

La communauté du Cénacle de Cacouna, propose aussi, au cours de sessions, de revenir sur les blessures familiales du passé pour les guérir. C’est là que l’agapè du Puy en Velay a puisé ses pratiques. La communauté charismatique des Béatitudes a proposé aussi en son temps, de telles séances de prières et a publié une «Méthode de prière pour la guérison de l’arbre généalogique», comme l’écrit le P. Souchon, s.j. Il y a encore Jean, Messager de la lumière. Ses parents ont réunis en un petit livre, Guérison de l’arbre généalogique par la sainte Eucharistie, tous les messages qu’il leur a envoyés du ciel sur la guérison de l’arbre généalogique. Le P. Jean Lacaze présente cet enseignement comme une médecine efficace qui vise à apporter une aide aux défunts qui n’ont pas vécu dans la sainteté et qui souffrent au purgatoire pour leur purification. Mais la médecine a un double but: si elle soulage les défunts de leur souffrance, elle soulage aussi celui qui travaille à la guérison de son arbre généalogique car il va en tirer un grand bien-être: soulagement de ses blessures, diminution de ses tensions intérieures, apaisement de ses conflits internes. Il faut noter que les parents de Jean se disent encouragés par leur Évêque, Mgr Robert Le Gall, à propager le message de leur fils.

 

Les propositions sur la guérison de l’arbre généalogique sont donc très abondantes et sont marquées par la quête primordiale de nos contemporains: une recherche de bien-être et de guérison. Prier pour les morts n’a plus grand-chose à voir avec l’eschatologie, mais ce qui est surtout cherché c’est le bénéfice que l’on peut en tirer.

 

Pour terminer comment ne pas faire référence à la note 6 de la commission doctrinale de la conférence des évêques de France sur la guérison des racines familiales par l’eucharistie? Les structures de péchés sont reconnues et les conséquences qu’elles peuvent avoir sur la sanctification des personnes n’est pas mise en cause. Mais peut-on dire que les âmes des défunts qui sont au purgatoire peuvent nuire à leurs descendance. Prier pour la délivrance des premiers aurait, dit-on, un effet de guérison sur les seconds. Mais jamais l’Église catholique n’a professé une pareille doctrine qui ne trouve d’ailleurs aucun fondement dans la Tradition. La note 6 affirme donc: «On saurait donc ni la reconnaître ni la mettre en pratique.»

 

Dans le contexte œcuménique actuel, l’évangélisation commune avec les évangélistes est devenue en bien des endroits une priorité. L’action commune l’emporte sur la doctrine…

 

Sœur Marie-Ancilla, moniale dominicaine à Lourdes, s’intéresse aux nouveaux courants spirituels et a écrit plusieurs articles sur cette question, ainsi qu’un livre «Foi et guérison».

 

© Sœur Marie-Ancilla, o.p.

http://mancilla.op.free.fr

 

Voir: Note 6 de la commission doctrinale de la Conférence des évêques de France, «Sur la guérison des racines familiales par l’eucharistie»

http://www.cef.fr/catho/endit/txtoffic/2007/20070807note6_guerison_arbre_genealogique.pdf

 

 

 « Les familles parfaites n’existent pas », discours du pape à Philadelphie »

 

Vous pourrez trouver l’article et le lire dans son intégralité sur le site de Zénit

https://fr.zenit.org/articles/les-familles-parfaites-nexistent-pas-discours-du-pape-a-philadelphie/

30 décembre 2017

Nous en relevons quelques extraits importants et tellement vrais, concrets, parce qu’ils parlent de la vie, sains et saints car ils placent la famille dans l’humanité, dans l’amour, dans le projet de Dieu :

« Les familles parfaites n’existent pas »… C’était l’affirmation du pape François, prononcée à Philadelphie (Etats-Unis) le 26 septembre 2015, lors de la « fête des familles », au Benjamin Franklin Parkway. Son discours a été repris et résumé dans un texte au style direct et vigoureux, diffusé avec succès sur les réseaux sociaux francophones, notamment au Liban.

Nous publions ci-dessous le texte original du pape, qui rappelle que « le paradis terrestre n’est plus ici, il y a les problèmes de la vie » mais que « la famille est … une usine d’espérance, d’espérance de vie et de résurrection, car Dieu a été celui qui a ouvert ce chemin ».

« C’est le grand héritage que nous pouvons donner à nos enfants, une très bonne leçon, affirme-t-il : nous faisons des erreurs, oui ; nous avons des problèmes, oui. Mais nous savons que ce n’est pas cela qui compte vraiment. Nous savons que les erreurs, les problèmes, les conflits sont une occasion de nous approcher les uns des autres, de nous approcher de Dieu. »

« Nous sommes à la fête des familles. La famille a droit de cité divin. Est-ce clair ? Le droit de cité que possède la famille, Dieu le lui a donné pour qu’en son sein croissent toujours plus la vérité, l’amour et la beauté. (…)En famille, il y des difficultés, mais ces difficultés se surmontent par l’amour. La haine ne surmonte aucune difficulté. La division des cœurs ne surmonte aucune difficulté. Seul l’amour est capable de surmonter la difficulté. L’amour est fête, l’amour est joie, l’amour, c’est aller de l’avant. »

« Les familles parfaites n’existent pas. Cela ne doit pas nous décourager. Tout au contraire ! L’amour est une chose que nous apprenons ; l’amour est une chose que nous vivons ; l’amour grandit dans la mesure où il est « forgé » par les situations concrètes dont chaque famille fait l’expérience. L’amour naît et se développe constamment entre ombres et lumières

 « Ce soir nous sommes venus prier ensemble, prier en tant que famille, pour faire de nos foyers le visage joyeux de l’Église. Pour rencontrer ce Dieu qui n’a pas voulu venir dans notre monde d’une autre manière que dans une famille. Pour rencontrer « Dieu avec nous », le Dieu qui est toujours parmi nous. »

 

Cet excellent discours du pape nous réconforte mais nous donne l’occasion de réagir :

Le Pape par ce discours est en contradiction avec la doctrine psycho-spirituelle du renouveau charismatique qu’il soutient.

Nos familles étaient telles que le Pape les décrit si bien… Heureuses, vivantes, aimantes, joyeusement imparfaites. Chacune avec son histoire ancrée dans ses racines. En devenir… Dans l’espérance et les richesses de chacun. Bien sûr, comme dans toute famille il y avait quelquefois des conflits, des incompréhensions, parfois des susceptibilités. Mais il y avait l’amour, ce regard d‘amour porté sur chacun était plus fort que tout. Et il y avait l’humour… Cette fine pointe de l’amour qui  remet si bien chaque chose à sa place.  

 

Malheureusement, nous en parlons au passé.

Les charismatiques encensent le Pape qui le leur rend bien. Ils chantent, dansent, rient… Ils louent Dieu par milliers. L’encens, les fleurs, la lumière, les chants, les sonos… Ils « guérissent » à tour de prière !… Quel spectacle ! Quelle merveille ! Et devant la belle façade, on peut dire ému : « voyez comme ils s’aiment ! » … Oui, mais qu’en est-il derrière la façade lorsque le rideau de la scène retombe ?

Les doctrinaires du psycho-spirituel sont des obsessionnels de la perfection, en quête éperdue du paradis perdu. Une utopie mais surtout une nouvelle forme de cette idéologique redoutable de l’homme parfait, au nom de Dieu, l’élite ! Nouveau langage, nouvelle foi, nouvelle église, nouveau monde. Le seul lien « nourricier » des adeptes est la religiosité distillée à chacun. On ne peut se « comprendre » qu’entre soi. Sans conflit parce que sans vraie relation. On se gave de prétendues blessures dans la poursuite sans fin de guérison.  Partout où passe cette religiosité psycho-spirituelle, à partir d’une banalité réinterprétée en psychodrame, elle sème le chiendent de la discorde. On traque, on accuse, on rejette, le père, la mère, la famille, les ancêtres : tous mauvais, tous devenus des boucs émissaires face à de petits dieux accusateurs qui jugent, dissèquent détruisent … On détruit son histoire, ses racines, on se détruit… Pour en avoir une idée concrète, nous vous conseillons de lire : « Paroles assassines »

Cette obsession au fil du temps est montée crescendo. De pire en pire : comme nous l’avons démontrée, cette emprise mentale est analogue à celle de Daech : voir notre analyse « De la violence »

 

Alors le si beau discours du Pape dans ce contexte ?  …

 

 

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Une fois de plus, une fois encore, une fois de trop, les sessions de guérison se refont la façade et changent d’appellation pour répondre, semble-t-il,  au doux nom de « Guérison de l’âme ». Une façade dont l’enduit se dégrade rapidement sur des murs fissurés et des fondements délabrés. Une baraque dangereuse que nombre de gourous-fondateurs ont quitté en catimini, la réputation ruinée mais les poches pleines, et fuyant leurs victimes, avant que les murs ne leur tombent dessus. Une baraque que la Maison Église semble vouloir sauver à tout prix. C’est ce que l’article de La Croix du 9 décembre 2017, démontre dans ses deux articles :

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https://www.la-croix.com/Journal/Guerir-ame-2017-12-09-1100898135

http://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Guerison/Guerir-son-ame

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« Guérir » son âme

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.Mélinée Le Priol , le 09/12/2017 à 6h00

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A l’occasion d’un colloque organisé ce week-end sur la délivrance, « La Croix » examine à quel besoin répondent les sessions dites de « guérison intérieure ».

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Le titre « Guérir son âme » ne veut rien dire, c’est un fourre-tout et l’article fait « sur mesure » ne peut en escamoter la confusion psycho-spirituelle. Confusion tant vénérée des gourous pour y insérer leur emprise mentale. Ce qui ne peut se faire en pleine lumière. Une obscurité prisée et entretenue notamment pour rejeter les victimes dans l’ombre.

Le principe de réalité est implacable : il y a des victimes. Ce n’est pas une « refondation », des ravalements de façade ou tout autre tour de passe-passe qui peut changer quelque chose à cette évidence. Bien au contraire, au fil du temps, cela engage de plus en plus la responsabilité de l’épiscopat qui leur doit vérité, justice et réparation. 

Si ce n’était aussi grave, on féliciterait la journaliste pour son talent de mise en forme. Un packaging bien enrubanné qui, comme bien d’autres auparavant, ne parvient pas à camoufler le fond, toujours aussi marécageux de ces sessions de guérison qui font de plus en plus de victimes,  et brisent de plus en plus de familles dont notre site se fait l’écho.

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Conclusion :

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Le rapport sur le psychologique et le spirituel,  rendu par la commission de la CEF, est un document de référence.

Rapport conférence épiscopale 2011

Nous y lisons en page 7 :

« Nombre de personnes ou familles ont été victimes de ces « sessions de guérisons intérieures », ou de « prières de guérison », menées sans discernement et aboutissant parfois à des ruptures entre conjoints ou entre parents et enfants. Certaines familles ont pris consciences de ces dérives et ont demandée à des responsables ecclésiaux d’intervenir. Leurs dossiers sont consistants et factuels. Ils n’ont à ce jour trouvé aucune réponse satisfaisante. Ces familles ont alors fait appel aux pouvoirs publics, à la Miviludes (Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), si bien que des enquêtes sont en cours. Des articles, émissions de télévision et de radio seraient prévues pour les mois à venir. Ces familles sont en attente d’une position claire des autorités ecclésiales. Elles demandent que leurs proches, dont la mémoire est maintenant habitée par de faux souvenirs induits, puissent être écoutés par des personnes compétentes pour tenter de réparer les préjudices moraux et parfois financiers occasionnés par ces dérives. »

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Ce rapport est sorti en 2011.

Depuis, non seulement l’épiscopat n’a jamais aidé les familles et les victimes, mais il les a rejetés comme des « encombrants ».

Maintenant il promeut et protège ces sessions dont il a dénoncé la nocivité.

Parce qu’aujourd’hui, en 2017, comme il y a des années, des jeunes se font piéger dans ces sessions et brisent leurs liens familiaux,

 des parents ont décidé d’agir et d’ouvrir ce site.

 

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1 –  NB. Nous avons décrypté l’article de La Croix. Vous pouvez en prendre connaissance en cliquant sur le lien :

 

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Le journal La Croix du 9 décembre 2017, publie un article intitulé :

« Pourquoi vouloir « guérir » son âme ? »

https://www.la-croix.com/Journal/Guerir-ame-2017-12-09-1100898135

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A l’occasion d’un colloque organisé ce week-end sur la délivrance, « La Croix » examine à quel besoin répondent les sessions dites de « guérison intérieure ».

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– Un article d’actualité puisque Le Chemin Neuf organisait un colloque  Délivrance au Cénacle de Tigery du 7 au 10 déc. 2017.

A la lecture de cet article un décryptage s’impose pas à pas :

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« Guérir » son âme

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Mélinée Le Priol , le 09/12/2017 à 6h00

« Le nombre de sessions de guérison spirituelle organisées par l’Église catholique s’est multiplié ces dernières années. À quel besoin répondent ces sessions dites de «guérison intérieure»? Une enquête de Mélinée Le Priol. Publié le 8 décembre 2017. »

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– Depuis de nombreuses années se pratiquent dans l’Eglise des sessions de guérison, non spirituelle mais psycho-spirituelle dont la nocivité a été démontrée. Elles se camouflent depuis sous couvert de « guérison intérieure » et de bien d’autres appellations.

Mais que ce soit le titre « Guérir son âme » ou « guérison intérieure », à part la réalité de ce qu’en a prouvé notre travail, leurs prétendues définitions entortillées entre le psychologique et le spirituel,  ne sont que du flou artistique bien entretenu.

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«  …Comme l’ensemble des 80 participants annuels à Siloé, Sabine a dû rédiger une lettre de motivation détaillant les raisons de sa venue. «La particularité de ces retraites, c’est de visiter les fragilités et les blessures, explique le père Pierre-Louis Tulasne, chargé de ces sessions. Certains participants arrivent avec une histoire personnelle très lourde, d’autres avec un blocage plus ponctuel.» Son «blocage», Sabine l’a dépassé grâce à l’accompagnement individuel proposé durant ces sessions… »

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– Une lettre de motivations est demandée. Nous avions déjà réagit car dans certaines sessions, la personne devait répondre à des questions très intrusives. Est-ce normal de se livrer à une ou des personnes que l’on ne connait pas, sans savoir comment seront utilisées ces informations ? C’est une démarche qui déjà engage une personne. Considérant cet aspect, est-ce que ces renseignements ne seraient pas la source des paroles dites de connaissance ?   

Si l’on s’en tient au titre de l’article « Guérir les maladies de l’âme », on est dans le registre spirituel. Quelles sont les maladies de l’âme, comment en guérit-on ? Qui guérit ? Avec quelles compétences ? Or, on nous dit que « La particularité de ces retraites, c’est de visiter les fragilités et les blessures » ce qui  relève du psychisme. Toujours les mêmes pratiques psycho-spirituelles déviantes  …

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« … Les sessions du cycle Siloé ont lieu près de Grenoble ou près de Paris. C’est là, à Tigery (Essonne), dans un ancien château trônant au cœur d’un parc, que Sabine a vécu les moments qui ont conduit à sa « libération ».

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– Il faudrait que soit définie cette dite libération, ses raisons, sa théologie et ses méthodes et donner les références ad hoc de ceux qui la pratiquent. Jusqu’ici, seul l’ICCRS (le Renouveau charismatique international à Rome) en donne sa « théologie ». Non avalisée officiellement par la Congrégation de la Doctrine de la Foi. 

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« C’est aussi là que le Chemin-Neuf organise ce week-end un colloque sur la délivrance (1). Cinq cents participants sont attendus et deux évêques seront présents, dont Mgr Hervé Gosselin, évêque d’Angoulême et ancien médecin. « Les thèmes de la guérison et de la délivrance, très bibliques, sont loin d’être une nouveauté dans l’histoire de l’Église, rappelle-t-il. Mais le Renouveau charismatique (courant spirituel apparu il y a cinquante ans, NDLR.) joue aujourd’hui un rôle de moteur dans ce domaine. »

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– Cinq cents participants. Il s’agit donc d’une foule. Avec la présence de deux évêques dont l’un trouve ces pratiques « bibliques » ! Ce qu’il devrait nous démontrer théologiquement et fondamentalement. Ce qui est vrai c’est que le renouveau charismatique transfuge du Nouvel Âge, passé par  les évangéliques américains,  en est non seulement le moteur, mais le promoteur. On voit d’ailleurs surgir de partout des méga-rassemblements qui en appellent à un Jésus guérisseur, à l’identique des rassemblements évangéliques.  

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« Outre le Chemin-Neuf, des communautés et associations comme les Béatitudes, la Famille de Saint-Joseph, le Puits de Jacob, la Maison de Lazare ou encore Bethasda proposent ce type de retraite depuis une trentaine d’années, et certaines affichent une liste d’attente de plusieurs mois. Comment expliquer leur succès, notamment auprès d’un public non pratiquant ?… »

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– Quelle incohérence ! On nous dit « Outre le Chemin-Neuf, des communautés et associations comme les Béatitudes, la Famille de Saint-Joseph, le Puits de Jacob, la Maison de Lazare ou encore Bethasda proposent ce type de retraite depuis une trentaine d’années » Ce qui prouve que les   « guérisons de l’âme » sont le rhabillage des vieilles lunes psycho-spirituelles de ces premières communautés charismatiques adeptes des « guérisons » en tout genre. Les Béatitudes pour exemple s’y sont effondrées à cause de leurs dérives connues de tous, et Rome leur interdit de pratiquer du psycho-spirituel… Après tant de dégâts dénoncés qui ont fait la une des médias, parler de leur succès, est un défi à l’intelligence et à la raison.  

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« …De nos jours, la notion de victime est plus populaire que celle de pécheur, avance le père Gueullette. Mais il faut savoir reconnaître que l’on a aussi été l’auteur de blessures pour les autres et que le mal que l’on subit ne vient pas uniquement de l’extérieur. »

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– Pour cette phrase on ne peut que remercier le Père Gueullete. Cependant, il faudrait en appliquer le sain principe. Il faut que ces communautés qui ont fait de nos enfants les victimes de leurs parents et les évêques qui les ont laissé faire, assument leurs responsabilités pleines et entières et réparent les dégâts. C’est pour quand ??

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« Par ailleurs, pour Magali Raoul, médecin et sœur consacrée au Chemin-Neuf, qui interviendra lors du colloque, le but de ces sessions est moins de guérir pour se sentir mieux que pour être à même de suivre le Christ. « La mission du Chemin-Neuf est de former des disciples : or Dieu veut des disciples réconciliés avec eux-mêmes et leur histoire », affirme-t-elle. « Réconcilié », « libéré », « relevé », « unifié », « restauré » 

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– Guérir pour suivre le Christ est une grande nouveauté. Et une grande prétention ! Quid des infirmes, handicapés, malades, qui dans l’histoire de l’Eglise sont devenus des saints ? Le but de la foi, n’est pas de guérir son ego  dans des introspections foireuses, mais d’apprendre à aimer « comme le Christ nous a aimés » selon  St Jean, chapitre 15, 9-17. Un chemin de conversion pas de prétendue guérison. Si besoin est de « guérir », il y a des psychiatres compétents pour cela. Qui prétend que « Dieu veut des disciples réconciliés avec eux-mêmes et leur histoire » ?  Ce sont ces discours qui permettent à des soi-disant thérapeutes de fracturer le vécu d’une famille, au nom de Dieu,  pour y imposer des théories fallacieuses qui « revisitent la vie » en cinq jours. En revanche le fondement de la foi est dans les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité que nous ne trouvons pas dans ces théories narcissiques enracinées dans l’orgueil.

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« …Certains anciens participants affirment toutefois avoir été victimes d’abus spirituels et de manipulations et reprochent aux évêques de ne pas avoir davantage encadré la tenue de ces retraites. Face à une demande croissante de « délivrances » dans les diocèses, l’Église de France, s’empare d’ailleurs peu à peu du sujet et pose des cadres, comme Mgr Luc Crépy au Puy-en-Velay avec les sessions Agapè. »

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– Il ya un nombre incalculable de victimes. C’est un fait reconnu dans le rapport de la CEF de 2011, sur « le psychologique et le spirituel ». Il ne s’agit pas que « d’anciens participants » comme l’article voudrait le faire croire. Non !  Les mêmes causes produisant les mêmes effets, au fil des années les victimes sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus abîmées.  Oui ! Les évêques en sont pleinement responsables pour en être très bien informés depuis presque vingt ans. L’aval qu’ils donnent aujourd’hui à ces sessions est une nouvelle provocation pour les familles en souffrance et le signe du plus profond mépris à leur égard. Est-ce la manière dont l’Eglise de France « s’empare du sujet » ?

Mgr Crépy, au Puy, a mis le théoricien nocif de l’Agapè, membre des Béatitudes, à la porte de son diocèse. Son souci est de remettre en route  l’Agapè nouvelle version,  peu lui importe les victimes laissées au bord de la route … Il faut dire que toutes ces sessions remplissent les caisses…   

A noter que si un théoricien-gourou n’est plus persona grata dans son diocèse, il va en toute tranquillité exercer ses talents dans d’autres diocèses. On déplace le problème. C’est dire la cohérence et l’inconscience de l’épiscopat !   

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« Mgr Gosselin attend du colloque de ce week-end qu’il aboutisse à « des orientations pastorales », comme le développement de formations pour les équipes diocésaines concernées. »

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– L’épiscopat fait ce qu’il veut de ses orientations pastorales. Peu nous importe. En revanche nous lui suggérons pour sa session doctrinale de mois de février de bien réfléchir au problème des victimes à régler… En urgence.

Dans le journal La Croix vendu en kiosque, l’encart du Père Michelin, qui  a participé à l’élaboration du rapport de la CEF, sur le psychologique et le spirituel est plutôt critique, cependant nous reprenons ce passage qui nous interpelle :

 «  … A l’époque, mais bien des choses ont évolué depuis, nous avions remarqué des confusions, parfois sérieuses, dans les méthodes utilisées par certaines de ces sessions. Par exemple une certaine conception de l’amour parental, qui ne semble pas en conformité avec le message évangélique ; imparfait, cet amour parental provoquerait chez l’enfant une blessure originelle, source de toutes les autres difficultés. Pour pouvoir guérir, il faudrait se la remémorer. D’où l’utilité de procédés psychologiques inadaptés. Des procédés puissants dont les professionnels de la psychothérapie font usage dans certains cas avec beaucoup de précautions et sur un temps long. Mais le mélange des genres est objectivement dangereux. »

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– Hélas, le Père Michelin devrait s’informer de l’évolution de ces sessions dont il a très justement analysé les méfaits dans le rapport. Pour prendre la mesure de son ampleur et de ses dégâts aujourd’hui, nous lui suggérons une visite de notre site.  

Vous pouvez prendre connaissance du rapport 

Et  lire l’intervention du Père Michelin en page 29 

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Pour conclure

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Le rapport sur le psychologique et le spirituel,  rendu par la commission de la CEF, est un document de référence. Nous y lisons en page 7 :

« Nombre de personnes ou familles ont été victimes de ces « sessions de guérisons intérieures », ou de « prières de guérison », menées sans discernement et aboutissant parfois à des ruptures entre conjoints ou entre parents et enfants. Certaines familles ont pris consciences de ces dérives et ont demandée à des responsables ecclésiaux d’intervenir. Leurs dossiers sont consistants et factuels. Ils n’ont à ce jour trouvé aucune réponse satisfaisante. Ces familles ont alors fait appel aux pouvoirs publics, à la Miviludes (Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), si bien que des enquêtes sont en cours. Des articles, émissions de télévision et de radio seraient prévues pour les mois à venir. Ces familles sont en attente d’une position claire des autorités ecclésiales. Elles demandent que leurs proches, dont la mémoire est maintenant habitée par de faux souvenirs induits, puissent être écoutés par des personnes compétentes pour tenter de réparer les préjudices moraux et parfois financiers occasionnés par ces dérives. »

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Ce rapport est sorti en 2011.

Depuis non seulement l’épiscopat n’a jamais aidé les familles et les victimes, non seulement il les a rejetés comme des « encombrants »

mais maintenant il promeut et protège ces sessions dont il a dénoncé la nocivité.

Parce qu’aujourd’hui, en 2017, comme il y a des années, des jeunes se font piéger dans ces sessions et brisent leurs liens familiaux,

 des parents ont décidé d’ouvrir ce site et d’agir.

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